L’économie verte : une responsabilité et une opportunité

Alors que les discours sur le développement durable et la croissance responsable fleurissent dans les pays développés du Nord, certains leaders africains ont choisi d’engager leurs pays sur cette voie de la croissance verte. C’est le cas d’Ali Bongo Ondimba au Gabon.

L’exploitation des forêts gabonaises sera au centre des débats sur la croissance verte. © AFP

L’exploitation des forêts gabonaises sera au centre des débats sur la croissance verte. © AFP

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Publié le 1 juin 2011 Lecture : 2 minutes.

À la poursuite du Gabon vert
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À la poursuite du Gabon vert

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Cape Town, Afrique du Sud, début mai. Le World Economic Forum organise une grande conférence sur l’avenir de l’Afrique réunissant chefs d’État, experts, opérateurs économiques et responsables politiques. Gouvernance et démocratie, compétitivité, relations avec les pays riches : la liste des thèmes abordés est longue. Ali Bongo Ondimba, lui, a fait le choix de participer à un débat sur… la croissance verte, aux côtés du président mozambicain Armando Guebuza, d’un homme d’affaires indien et d’un Américain à la tête d’une grosse entreprise d’agroalimentaire. Au cœur du débat : comment passer de la parole aux actes et mettre en pratique les aspirations au développement durable et à la protection de l’environnement dans des régions où les priorités peuvent sembler se trouver ailleurs. Vaste défi…

L’économie verte, aujourd’hui sur toutes les lèvres, ressemble parfois à une lubie de dirigeants soucieux de renouveler leur offre électorale et d’apparaître comme des hommes politiques modernes, en phase avec leur temps. C’est pourtant, à n’en pas douter, après les révolutions agricole et industrielle, la prochaine mutation économique d’envergure. À vrai dire, cette révolution est déjà en marche, dans tous les secteurs. Énergie, agriculture, construction, exploitation forestière, transport, distribution, automobile… Les voyants sont au vert, partout dans le monde.

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L’Afrique, elle, reste pour l’instant à la traîne. Le continent, dont on peut penser qu’il a mille autres chats à fouetter, doit-il donner la priorité à cette nouvelle marotte internationale ? Oui, pour de multiples raisons. La première est qu’il est désormais impossible, pour ne pas dire suicidaire, en Afrique comme ailleurs, de déconnecter développement et environnement, donc ressources. L’exploitation rationnelle de ces dernières constitue un enjeu capital. Ensuite, parce que la protection de l’environnement, et donc de la planète, est un devoir et un combat global, qui doit être partagé, pour ne pas être vain, par toutes les nations qui la composent. Enfin, parce que le continent subit d’ores et déjà les conséquences du réchauffement climatique (désertification, érosion des côtes, etc.) et demeure extrêmement fragile face aux catastrophes auxquelles il peut être exposé. Mieux vaut prévenir que guérir… 

Au-delà du phénomène de mode qu’elle représente et des discours hypocrites tenus au Nord pour se donner bonne conscience tout en demandant au Sud de faire des sacrifices auxquels lui-même ne consent pas, l’économie verte est aussi une aubaine pour l’Afrique. Son potentiel en la matière est immense. Et là, nous quittons les rivages incertains et lointains du futur, guère motivants pour des populations en proie à mille difficultés quotidiennes. L’économie verte, c’est le présent, un moteur insoupçonné de croissance, la promesse d’importantes créations d’emplois. Des pays comme le Gabon ou le Maroc, entre autres, l’ont compris. Il est grand temps que cette « ruée » vers l’or vert concerne toute l’Afrique.

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