Peau noire, masque éclaircissant

Le Professeur Edmond Bertrand est Doyen honoraire de la Faculté de médecine d’Abidjan.

Un quart de la population africaine urbaine utilise couramment des produits éclaircissants. © Reuters

Un quart de la population africaine urbaine utilise couramment des produits éclaircissants. © Reuters

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  • Edmond Bertrand

    Doyen honoraire de la faculté de médecine d’Abidjan, membre correspondant de l’Académie française de médecine

Publié le 31 mai 2011 Lecture : 1 minute.

En Afrique subsaharienne, un quart de la population urbaine utilise couramment des crèmes éclaircissantes – une majorité de femmes, mais aussi des hommes. Ces produits, qui inhibent la synthèse de la mélanine, contiennent des substances nocives (dérivés de la cortisone ou de l’hydro­quinone, sels de mercure, trétinoïne).

Les effets indésirables cutanés sont les plus évidents : hyper­pigmentations ou dépigmentations non homogènes, en confettis ou en plaques… que les utilisateurs cherchent à masquer sous d’autres crèmes ! Plus graves sont les lésions de la peau et des capillaires, les infections cutanées ou les mycoses, responsables à Dakar de 10 % des hospitalisations en dermatologie. Pis encore : l’hydroquinone pourrait favoriser les cancers de la peau.

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Des réactions « allergiques » peuvent se produire. La cortisone modifie le fonctionnement de la glande surrénale et favorise l’apparition d’un diabète ou d’une hypertension. Le mercure est la cause de graves maladies des reins. Enfin, des risques de malformations fœtales existent lorsque la mère utilise des crèmes contenant de la trétinoïne, voire de l’hydroquinone et du mercure.

Comment conclure, sinon en mettant en garde contre ces produits éclaircissants ? D’autant que la peau noire résiste mieux que d’autres au vieillissement. Et qu’elle est appréciée sur le plan esthétique. 

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