Marie-Antoinette Singleton : au nom de ma mère, Simone Gbagbo
Installée aux États-Unis, la fille de Simone Gbagbo sort de l’ombre pour organiser la défense de ses parents.
Interviews dans les médias internationaux, lettre au président Sarkozy, appels téléphoniques répétés aux autorités d’Abidjan… Marie-Antoinette Singleton, fille de Simone Gbagbo et belle-fille de Laurent Gbagbo, se démène pour avoir des nouvelles de ses parents. Les images de l’arrestation de sa famille l’ont poussée à se rapprocher d’Alain Toussaint, organisateur de la « résistance » en France, pour mettre en place un collectif d’avocats chargé d’assurer leur défense. « Les forces pro-Ouattara exhibent ma mère aux badauds contre espèces sonnantes et trébuchantes, dénonce-t-elle. Mais, au-delà de la famille, je mène un combat pour la Côte d’Ivoire et pour toute l’Afrique. Mes parents ont toujours lutté pour l’indépendance et la démocratie. »
Chrétienne évangélique
Née de l’union entre sa mère et Joseph Ehouman Dadji, gendarme de son état, Marie-Antoinette Singleton, 37 ans, a passé son enfance à Bassam avec son père et sa sœur. Avant de rejoindre Laurent et Simone à la Riviera Golf, à Abidjan. C’est l’époque des réunions du Front populaire ivoirien (FPI). Elle découvre les figures historiques du parti comme Émile Boga Doudou, Aboudramane Sangaré et Marcel Gossio. « On leur servait le gnamankoudji [jus de gingembre, NDLR] », se rappelle-t-elle. Élève au lycée Sainte-Marie à Cocody, elle participe parfois aux manifestations. Et se souvient notamment des militaires arrêtant les militants, en février 1992. « Avec mes sœurs, on a appris à apprivoiser la peur », précise cette chrétienne évangélique.
Après le bac, elle obtient une licence d’anglais à l’université de Ouagadougou, au Burkina. Elle décroche ensuite un master en administration publique à Atlanta, aux États-Unis, où elle s’installe et épouse un homme d’affaires américain, également évangélique, avec qui elle a trois enfants. Très impliquée dans des associations caritatives et religieuses, elle était, jusqu’au début de l’année, conseillère à l’ambassade de Côte d’Ivoire à Washington, mais elle a quitté son poste pour dénoncer l’éviction de l’ambassadeur Charles Yao Koffi, remplacé par Daouda Diabaté. « Je ne me vois pas servir dans l’administration Ouattara », assène-t-elle. Un caractère bien trempé qui n’est pas sans rappeler celui de sa mère.
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