Pschitt à Tripoli

FRANCOIS-SOUDAN_2024

Publié le 20 mai 2011 Lecture : 1 minute.

C’était il y a deux mois. Au détour d’une interview télévisée, un Mouammar Kadhafi encore sûr de lui et dominateur menaçait Nicolas Sarkozy de révélations explosives sur le financement de la campagne électorale de 2007. Le lendemain, son fils Seif el-Islam, look branché et sourire carnassier de geek oriental, se voulait précis et – à la manière des dirigeants libyens – carrément insultant : « Ce Sarkozy est un clown. Il faut qu’il rende l’argent qu’il a accepté de la Libye. Nous lui avons accordé une aide afin qu’il œuvre pour le peuple libyen, mais il nous a déçus. Nous avons tous les détails, les comptes bancaires, les documents et les opérations de transfert. Nous révélerons tout très prochainement. »

Huit semaines plus tard, on attend toujours ces fameuses preuves susceptibles de faire trembler l’Élysée : où sont-elles ? quand sortiront-elles ? Apparem­ment jamais, tant elles sont soit indicibles, soit – ce qui est de loin le plus vraisembla­ble – inexistantes.

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Ennui supplémentaire pour le parrain aux abois et son fils : trois des témoins clés de cette pseudo-affaire se sont fait la belle. Moussa Koussa, dont il apparaît de plus en plus clairement qu’il travaillait main dans la main avec les Français depuis plusieurs années, et Ahmed Kaddaf Eddam et Ali Abdelssalem Triki, qui ont manifestement décidé de ne plus rentrer à Tripoli. Comment dit-on « pschitt » en arabe ?

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