Cannes 2011 : dur, dur d’être un Afrikaner

« Skoonheid », un film du Sud-Africain Oliver Hermanus. © D.R.

« Skoonheid », un film du Sud-Africain Oliver Hermanus. © D.R.

Renaud de Rochebrune

Publié le 22 mai 2011 Lecture : 1 minute.

Les années se suivent et ne se ressemblent pas. Lors du dernier Festival de Cannes, la production africaine avait plutôt été mise en valeur ; ce n’est pas le cas pour cette édition 2011, où le seul film du sud du Sahara retenu en sélection officielle, dans la section « Un certain regard », peut même sembler usurper cet honneur. À première vue en effet, Skoonheid, le second long-métrage du Sud-Africain Oliver Hermanus – déjà remarqué en 2009 pour Shirley Adams, primé dans de nombreux festivals –, n’évoque guère l’Afrique.

Ce film narre une histoire de Blancs qui pourrait se passer dans n’importe quelle région du monde. Il raconte la dérive de François, un père de famille sans histoires, qui découvre tout à coup son homosexualité après avoir croisé le chemin de Christian, le fils d’un vieil ami.

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Et pourtant, ce film rude et âpre nous parle, autant métaphoriquement que réellement, d’un univers très particulier : celui des Afrikaners, devenus une minorité sans pouvoir dans l’Afrique du Sud post-apartheid. Pétri de valeurs conservatrices et élevé dans la méfiance des Noirs – la majorité des hommes de son pays –, François, héritier d’un passé brutal et injuste, ne peut que se sentir mal à l’aise, voire « coupable » envers les autres. Et désarmé quand il fait face à un désir irrépressible jusque-là refoulé. Un beau film, radical et désespéré. Comme la minorité afrikaner aujourd’hui ?

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