Côte d’Ivoire : aucune nouvelle des étrangers enlevés au Novotel d’Abidjan

Plus d’un mois après leur enlèvement, on est toujours sans nouvelles de quatre ressortissants étrangers, dont deux Français.

Un appel à témoins lancé dans la presse ivoirienne pour retrouver les étrangers enlevés. © Sia Kambou/AFP

Un appel à témoins lancé dans la presse ivoirienne pour retrouver les étrangers enlevés. © Sia Kambou/AFP

Publié le 12 mai 2011 Lecture : 2 minutes.

« Par pitié, que les ravisseurs nous disent ce qu’ils veulent ! » C’est le cri de désespoir que nous a adressé Jacky Frantz Di Rippel, dont le fils, Stéphane, a été enlevé à Abidjan le 4 avril. Directeur général du Novotel, ce dernier était resté au milieu de ses employés au plus fort de la crise.

Ce jour-là, un autre Français, Yves Lambelin, directeur général du groupe Sifca, donne une interview à la chaîne TF1 sur la terrasse de l’établissement. Dans l’après-midi, des militaires font irruption dans le hall. Selon Jacky Frantz Di Rippel, ils exigent de voir les journalistes logés dans l’établissement. Son fils nie leur présence pour les protéger, avec l’aide de Lambelin. Les soldats embarquent les deux hommes ainsi que deux collaborateurs du directeur général de Sifca, le Béninois Raoul Adeossi, son assistant, et le Malaisien Chelliah Pandian, directeur général de Sania, une filiale du groupe.

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On murmure d’abord qu’ils ont été emmenés dans le sous-sol de la présidence, au Plateau. Mais quand les militaires pro-Ouattara ont pris possession des lieux, ils n’ont pu retrouver leur trace. Depuis, un appel à témoins a été lancé dans la presse ivoirienne et un comité de soutien créé sur Facebook. Malgré cela, et plus d’un mois après les faits, l’enquête n’avance guère. 

Moral au plus bas

« Toutes les informations qui nous parviennent sont inquiétantes, indique un proche de Lambelin. Mais sans preuve de leur exécution, on se raccroche au moindre espoir. » De forts soupçons pèsent sur la garde républicaine, fidèle au président déchu, comme l’a laissé entendre Jeannot Kouadio Ahoussou, le ministre de la Justice. Le nouveau président, Alassane Ouattara, a fait part de son inquiétude et demandé à ce que les militaires pro-Gbagbo arrêtés soient interrogés. Les Nations unies et les militaires français de la force Licorne mènent également des investigations, et une double enquête a été lancée à Abidjan et à Paris – cette dernière pour « enlèvement, séquestration et vol ». Une juge française, Patricia Simon, devrait se rendre très prochainement sur place avec une équipe d’enquêteurs. La compagne de Stéphane, Karine Perrelle, a également prévu de faire le voyage.

Du côté de la maison Sifca, le moral est au plus bas. À l’enlèvement de son directeur général s’ajoutent les crimes odieux perpétrés le 4 mai par des mercenaires libériens. Ayant réussi à s’échapper du quartier de Yopougon, ces derniers ont commis des exactions dans les plantations du groupe, à Dabou et Irobo. Bilan : vingt et un morts. La Côte d’Ivoire n’a pas fini de panser ses plaies.

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