France : Lozès vise un cran plus haut

Décidément, la présidentielle de 2012 suscite beaucoup de vocations. Dernière en date : celle du fondateur du Conseil représentatif des associations noires.

Patrick Lozès, président du Cran et candidat à la présidentielle de 2012. © AFP

Patrick Lozès, président du Cran et candidat à la présidentielle de 2012. © AFP

Publié le 17 mai 2011 Lecture : 2 minutes.

Il aime être partout. Surtout là où on ne l’attend pas. Patrick Lozès, le président du Conseil représentatif des associations noires (Cran), 46 ans, sera candidat à la présidentielle de 2012. Comme il aime décidément surprendre, il a choisi de l’annoncer dans Candidat. Et pourquoi pas ?, un livre à paraître le 12 mai aux Éditions du Moment, dans lequel il présente les grandes lignes de son programme.

Béninois d’origine, ce pharmacien devenu le porte-voix des « minorités » entend « être le candidat de tous les Français qui refusent que l’on stigmatise les Noirs, les Arabes et les Asiatiques ». « Je m’inscris dans la lignée de Gambetta ou de De Gaulle, ces grands hommes qui ont refusé le fatalisme », explique-t-il avec emphase.

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Légitime

Avant lui, Christiane Taubira, députée de Guyane, s’était lancée dans la course en 2002, au nom des radicaux de gauche (PRG). La même année, Lozès avait brigué la 1re circonscription de Paris aux législatives, sous les couleurs de l’UDF – où il est resté dix-sept ans. Aujourd’hui, il se présente sans étiquette. « La droite a engagé la diversité dans une impasse, et il n’y a rien d’intéressant dans le programme de la gauche en matière d’égalité. Ma candidature est indispensable et légitime, car il est temps que le Front national arrête de dicter l’agenda politique du pays. » Avec déjà le verbe facile du politicien, il détaille ses trois priorités : l’économie (« inclure les consommateurs exclus est une solution pour relancer l’économie française »), l’éducation (« les élèves issus de l’immigration doivent aussi se retrouver dans les livres d’histoire ») et les statistiques de la diversité (« savoir combien il y a d’immigrés en France pour que l’on cesse d’en débattre »).

Mais Lozès est aussi très loin de faire l’unanimité. Alors, il préfère anticiper les critiques et, décidément très sûr de lui, a réponse à tout. Sa candidature risque de contribuer à l’éparpillement des votes face à la montée de Marine Le Pen ? « Il appartient au PS et à l’UMP de proposer un projet mobilisateur et porteur sur les questions d’égalité. » Son retour en politique après six ans d’absence ? « Les réflexes reviennent vite. » Les dissensions au sein du Cran, qu’il va bientôt quitter ? « Une poignée de personnes ont contesté mon élection. Quoi de plus éclatant qu’une décision de justice ? » [La cour d’appel de Paris a tranché en sa faveur le 7 avril, NDLR]. Son côté mégalo ? « Non, je ne suis pas l’Obama français ! » Lozès a déjà commencé à collecter les 500 signatures nécessaires pour valider sa candidature. « Ce sera difficile, mais ce n’est pas insurmontable. »

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