Des chantiers « africanesques »
Le continent n’en finit pas de se construire, et l’énergie et les transports trustent l’essentiel des projets d’aménagement. Un marché que se partagent le plus souvent des entreprises non africaines.
BTP et infrastructures : des chantiers « africanesques »
La route est encore longue : le montant annuel nécessaire pour répondre aux besoins de l’Afrique en termes d’infrastructures est estimé par la Banque africaine de développement à plus de 60 milliards d’euros. Mais la voie se dégage : alors qu’en 2005, 6 milliards d’euros y étaient consacrés, la somme s’élevait à près de 27 milliards en 2009.
Premier défi : l’énergie. Pas étonnant, de fait, de voir se multiplier les chantiers pharaoniques dans le secteur. Dernier en date, le barrage hydroélectrique éthiopien qui sera construit par l’italien Salini pour 3,35 milliards d’euros, le plus important projet énergétique du continent. Citons encore les pourparlers entre le minier brésilien Vale et le Liberia, pour la construction d’une centrale de 1 000 mégawatts… Mais tout cela reste une goutte d’eau dans un océan de besoins : 8,1 milliards d’euros sont en moyenne investis chaque année dans l’énergie, alors qu’il faudrait en mobiliser 28 milliards pour sortir le continent de l’obscurité et gagner un à deux points de PIB gâchés.
Le privé, recours essentiel
Les routes sont l’autre défi du continent. Elles ne progressent que lentement, alors que 90 % des transports en dépendent. En vingt ans, moins de 2 milliards d’euros ont été dépensés dans le bitume. Une brindille, quand on compare aux télécoms, qui ont mobilisé sur la même période près de 100 milliards d’euros. Pourtant, les opportunités pour le secteur privé sont réelles et nombreuses.
Au Kenya, l’autrichien Strabag et l’israélien Shikun & Binui ont par exemple remporté un contrat d’environ 520 millions d’euros pour l’aménagement et l’extension de 45 km de route à Nairobi, en plus d’une concession de trente ans sur une portion de 106 km. Fin 2010, le français Eiffage a annoncé la signature au Sénégal d’un contrat de trente ans pour la construction, le financement et l’entretien d’une portion de 25 km de route en rase campagne. Coût de l’opération : 230 millions d’euros. Les compagnies privées sont donc le recours essentiel des États. Reste que, comme l’illustre ce panaché des grands chantiers de l’Afrique, il manque la patte africaine : le savoir-faire étranger domine largement.
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BTP et infrastructures : des chantiers « africanesques »
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