Abdelaziz Belgaied Hassine, à la croisée des arts

Abdelaziz Belgaied Hassine. © D.R.

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Publié le 6 mai 2011 Lecture : 1 minute.

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Un bob vissé sur la tête, un bleu de travail en seconde peau, Abdelaziz Belgaied Hassine a la désinvolture de ceux que leur haute silhouette distingue de la foule. Solitaire, irréductible à toute école, il aime à se présenter comme un fabricant de laissés-pour-compte. Ce natif de Bizerte travaille à assembler, recomposer et imaginer, à partir des rejets d’une société, trop consumériste à son goût, des personnages qui peuplent ses performances. Pour son dernier spectacle, Delirium, en 2010, ils ont animé les chimères de Don Quichotte et ont recréé, en 2009, l’univers de Metropolis, de Fritz Lang.

Professionnel de l’image et de la lumière, partenaire des créations du Théâtre Phou, Abdelaziz Belgaied Hassine s’est installé dans un univers où, entre fiction et poésie, se glisse un grain de folie créatrice, objet de la méfiance de ceux qu’elle dérange en produisant des œuvres insolites, mais aussi de l’admiration des amateurs d’art éclairés. « L’éphémère est une expression, notre monde n’est plus celui de la durée mais celui de l’instant. Il suffit que la lumière change pour que tout soit différent et c’est ce qui m’interpelle, autant que la gestuelle et le mouvement du corps », confie cet homme à la croisée des arts et que sa philosophie de vie démarque des consensus artistiques ou sociaux.

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Artiste mais pragmatique, il travaille souvent avec des collectifs de jeunes, s’entoure d’objets fétiches. Quand les espaces lui font défaut, il les crée en occupant les lieux les plus insolites et les plus improbables comme son propre appartement dans un quartier populaire, les jardins d’une maison bourgeoise de la médina de Tunis ou la plage de Hammam Ghezaz. Le regard des autres ne perturbe pas ce quinquagénaire qui semble sortir de ses limbes quand il se penche pour mieux écouter son interlocuteur ou pour expliquer son souci d’écologie dont il fait aussi un art de vivre. Parfois à l’étroit en Tunisie, c’est au Danemark, sur une île, qu’il renoue avec son imaginaire. Cet explorateur des grands classiques donnera-t-il une nouvelle version de Hamlet ?

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