Guinée : Alpha Condé hausse le ton

Plusieurs Guinéens ont été condamnés pour avoir manifesté à Conakry le 3 avril.

Le nouveau président de la République de Guinée, Alpha Condé, le 3 décembre. © AFP

Le nouveau président de la République de Guinée, Alpha Condé, le 3 décembre. © AFP

Publié le 21 avril 2011 Lecture : 1 minute.

Une « décision arbitraire », face à laquelle il convient de faire appel, voire de « contre-­attaquer » en portant plainte contre l’État. C’est ainsi que Oury Bah, numéro deux de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) de Cellou Dalein Diallo, candidat malheureux au second tour de la présidentielle en Guinée, réagit à la peine d’un an de prison ferme dont ont écopé sept membres de l’UFDG. Sept « gros bras » (des membres de son service de sécurité) qui ont été condamnés pour avoir manifesté sans autorisation le 3 avril, date du retour au pays de « Cellou », après trois mois d’absence. Le rassemblement avait été dispersé et un militant de l’UFDG tué.

Dix-sept autres militants du parti ont été condamnés à six mois de prison avec sursis et à des amendes. « Le régime d’Alpha Condé prépare une dictature. Il violera la Constitution, brisera les libertés », s’indigne Oury Bah. « Le juge coupe la poire en deux », modère sur son site internet Justin Morel Junior, ancien ministre de Dadis Camara (l’ex-chef de la junte). Il fait remarquer que la plupart des mis en cause – environ soixante personnes – ont été relâchés.

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Tension larvée

Cet affrontement judiciaire entre le pouvoir et l’opposition témoigne de la tension larvée qui règne dans le champ politique guinéen, quatre mois après l’investiture d’Alpha Condé, qui a marqué la fin d’une longue période de transition où ambitions politiques, intrigues militaires et arrière-pensées régionalistes ont failli faire basculer le pays dans la guerre. Inquiète des initiatives qui pourraient assurer au parti présidentiel une forme d’hégémonie sur la vie politique – notamment la refonte des listes électorales et l’organisation annoncée des législatives en fin d’année –, l’opposition montre les dents. Et Alpha Condé entend bien démontrer que, le chef, c’est lui.

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