Ajmi Lourimi : « Qu’on nous juge sur nos actes »

Membre du bureau exécutif d’Ennahdha, Ajmi Lourimi détaille pour Jeune Afrique les intentions des islamistes tunisiens : parité, charia et économie.

Pour Ajmi Lourimi, Ennahdha est un des partis qui respecte le mieux la laïcité. © D.R.

Pour Ajmi Lourimi, Ennahdha est un des partis qui respecte le mieux la laïcité. © D.R.

Publié le 6 mai 2011 Lecture : 1 minute.

Un nouveau monde arabe
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Jeune Afrique : Des dirigeants d’Ennahdha disent vouloir réinstaurer progressivement la charia, n’est-ce pas en contradiction avec les intentions démocratiques annoncées par le parti ?

Ajmi Lourimi : Ce ne sont là que des interprétations et des déformations de leurs propos. Nous nous positionnons de manière franche, dans un contexte de démocratie, en faveur des égalités et des libertés, sans remettre en question les acquis de la société tunisienne. L’application de la charia ne figure pas dans notre programme politique et nous nous y tiendrons. C’est sur nos actions que nous demandons à être jugés et non sur des intentions que des malveillants nous prêtent.

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Ennahdha se disait proche de l’AKP turc. Or les grandes lignes de son programme économique semblent se situer à l’opposé de la libéralisation pratiquée par la Turquie.

La Tunisie ne peut se contenter d’une croissance comprise entre 4,5 % et 5 %. Afin d’enclencher un réel développement, nous nous fixons un objectif de croissance à deux chiffres. Pour cela, le modèle turc est intéressant, mais nous tenons compte aussi des spécificités tunisiennes. Nous ne devons plus être dépendants de l’Europe, il nous faut travailler plus avec l’Afrique et les pays arabes. Notre objectif est de développer au plus vite les régions et de rééquilibrer le pays.

Comment expliquez-vous l’absence de femmes dans le paysage politique tunisien ?

Ennahdha adhère totalement au principe de parité, mais il semble que ce point ait été négligé au sein des autres formations, alors que les femmes ont été partie prenante de la révolution.

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Propos recueillis par Frida Dahmani.

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