Alger, les horizons de l’Atlas

Musique traditionnelle, variétés, galas de boxe, kermesses ou encore réunions politiques… Ce temple de la mémoire culturelle de Bab el-Oued est aussi polyvalent que populaire.

Myriam Lazali en concert, en juillet 2009. © Omar Sefouane pour J.A.

Myriam Lazali en concert, en juillet 2009. © Omar Sefouane pour J.A.

Publié le 24 avril 2011 Lecture : 2 minutes.

Alger dans tous ses états
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Dans les coulisses de l’Atlas, de jeunes danseuses et danseurs en costume traditionnel se bousculent et rient en s’étirant. Ils répètent le ballet d’ouverture de la saison de « Tlemcen, capitale de la culture islamique 2011 », prévu le 15 avril. Depuis le début de l’année, la mythique salle de spectacle de Bab el-Oued leur est entièrement réservée.

Fermé en 2002 pour d’importants travaux (nouveaux fauteuils, réparation du toit ouvrant, installations son et lumière de qualité, etc.) après de dramatiques inondations, l’Atlas a rouvert ses portes en juin 2008. L’objectif était de faire revivre ce lieu prestigieux, construit en 1930 et longtemps appelé Le Majestic. Une salle historique et symbolique, restée ouverte pendant la décennie noire des années 1990. L’arrivée en janvier dernier de Samir Miftah, 32 ans, chargé du développement, symbolise une nouvelle dynamique. Les appartements privés situés dans le complexe ont été transformés en bureaux, et la salle des fêtes, qui se louait, en un club culturel et médiatique qui organise deux ou trois ateliers par semaine. « Mon ambition pour la culture, c’est de voir à l’Atlas la même ferveur que dans les stades ! » sourit Miftah.

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Proximité

Seule vraie salle culturelle du quartier populaire et souvent « chaud » de Bab el-Oued, elle doit rester en prise avec des habitants qui l’ont défendue pendant les émeutes de janvier 2011. Abdelmadjid Taib, qui a géré la salle de 1992 à sa fermeture, est un enfant du coin. « Petit, je venais assister aux spectacles de marionnettes. C’est comme cela que j’ai voulu entrer dans le métier. Les animations, ici, c’était toujours un événement. »

Pour que cela le reste, l’Atlas cible par exemple les fidèles musulmans, dans un quartier pieux. Lors du prochain mois de ramadan, comme en 2009 et en 2010, la salle sera consacrée aux chants religieux. Ils attirent un large public qui, le vendredi juste après la prière, n’a que 20 m à franchir depuis la mosquée pour venir les écouter. Autre ambition : une politique à destination des jeunes. La rappeuse française Diam’s ou l’humoriste Abdelkader Secteur se sont produits en 2010. « C’est une assez bonne salle, je lui donnerais 7/10, évalue Hamza, 23 ans, habitant du quartier. On a bien dansé quand l’Orchestre national de Barbès est passé. Mais il faut instaurer des tarifs différenciés selon le placement, sinon c’est la bousculade. »

Car pour l’Atlas, ses 2 500 places sont à la fois son atout principal et une gageure permanente. Depuis sa réouverture en juin 2008, elle a accueilli, entre autres, le chanteur kabyle Lounis Aït Menguellet, un concert de solidarité avec Gaza et un spectacle d’acrobaties chinoises, qui ont bien marché. Cependant, organisme public relevant de l’Office national de la culture et de l’information, l’Atlas n’a pas d’impératif de rentabilité. Le vendredi sont organisées des animations pour les enfants ; sauf quand la salle est réservée – gratuitement, comme l’impose une décision présidentielle – à des réunions politiques diverses. L’Atlas doit assumer, surtout en ce printemps arabe, sa mission de lieu polyvalent. 

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