Square Port-Saïd d’Alger, place de la Bourse informelle
Haut lieu des promenades algéroises, l’esplanade est aussi devenue le grand marché parallèle du change, quelle que soit la devise.
Alger dans tous ses états
Le square Port-Saïd, ainsi baptisé par le pouvoir colonial pour commémorer la campagne franco-britannique de Suez, en 1956, est l’un des rares espaces publics de la capitale à ne pas avoir été renommé au lendemain de l’indépendance. Au pied de la Casbah, les trois côtés bâtis du square, qui donne sur le front de mer, rivalisent de lieux mythiques : le Théâtre national d’Alger (ex-Opéra) et la terrasse du Tantonville (l’une des brasseries les plus sélectes de la ville), les arcades commerçantes de l’hôtel Terminus et, enfin, l’accès vers Bab Azzoun, l’une des portes du vieil Alger.
Le kiosque à musique a été démoli. « Normal, il n’y a pas de bals populaires à Alger, déplore un habitué. Et la place a été envahie par le commerce informel. » L’animation artistique et culturelle étant anémique, le secteur d’activité associé aujourd’hui au square Port-Saïd est sans conteste le marché du change. Des centaines de jeunes cambistes clandestins, parmi lesquels de nombreux Subsahariens, attirent les passants en quête de devises (quelles qu’elles soient) malgré un taux sensiblement plus élevé (2 % à 3 % en général) que celui pratiqué par les banques : on y obtient, sans aucune formalité, 1 euro pour 140 dinars, au lieu de 100. En toute illégalité et sans la moindre discrétion.
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