Métro d’Alger, l’éternel chantier

Lancé en 1982, abandonné dans les années 1990, relancé en 2006 : le grand projet n’accouchera que d’une ligne. Et encore…

Avec autant de retards de livraison, le metro d’Alger peut figurer dans le Guiness Book. © AFP

Avec autant de retards de livraison, le metro d’Alger peut figurer dans le Guiness Book. © AFP

Publié le 24 avril 2011 Lecture : 2 minutes.

Alger dans tous ses états
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En trente ans, le projet de métro n’a cessé d’être suspendu et ajourné. Il accuse aujourd’hui un retard de livraison digne du Guinness des records. « Le métro, c’est comme le bonheur, c’est toujours pour bientôt », s’amuse un chauffeur de taxi algérois. Problèmes financiers, terrorisme, infiltrations d’eau de mer… Presque tout a été dit pour justifier les retards. À présent, le ministre des Transports, Amar Tou, invoque des tests de sécurité pas encore concluants pour expliquer un énième report de la mise en service.

Une autre cause du retard se situe sous la place des Martyrs, le cœur historique de la capitale. En 2009, on y découvre, à 7 m de profondeur, une basilique romaine du IVe siècle. Au grand dam de son homologue des Transports, la ministre de la Culture, Khalida Toumi, impose alors la modification des plans de la station principale pour préserver les trésors archéologiques. Des experts sont envoyés à Athènes pour s’inspirer de l’exemple grec et imaginer une station musée.

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Et ce n’est pas tout. du partenariat conclu en 2007 entre l’Entreprise du métro d’Alger (EMA) et la Régie autonome des transports parisiens (RATP), le gestionnaire du métro, RATP-El Djazaïr, connaît des désaccords internes. On se rejette la responsabilité des retards, et personne ne veut en assumer les conséquences financières. En février dernier, l’ex-Premier ministre français Jean-Pierre Raffarin est même dépêché à Alger pour tenter une médiation entre les partenaires fâchés.

Alors que la première ligne devait être mise en service fin 2008, rien ne roule encore. Le projet a déjà coûté la bagatelle de 90 milliards de dinars (environ 900 millions d’euros), ce qui pose la question de sa rentabilité. « Toutes les excuses ne camoufleront pas l’incompétence des walis [préfets, NDLR] et des ministres des Transports qui se sont succédé, s’indigne un ingénieur. Le métro marseillais a été mis en service en quatre ans ; au bout de dix ans, il disposait de 22 km, alors que nous attendons les 10 km de notre première ligne depuis plus de trente ans. » La comparaison est cruelle. 

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