États-Unis : Grande Migration à l’envers

Fuyant la récession dans le Nord-Est et le Midwest, de très nombreux Africains-Américains regagnent le Deep South de leurs ancêtres.

Devant un bureau d’emploi de Chicago, une grande métropole noire des États-Unis. © Scott Olson/AFP

Devant un bureau d’emploi de Chicago, une grande métropole noire des États-Unis. © Scott Olson/AFP

Publié le 20 avril 2011 Lecture : 1 minute.

Selon le dernier recensement, dont les résultats ont été publiés en mars, le nombre d’Africains-Américains vivant dans le sud des États-Unis est le plus élevé depuis un demi-siècle. Mieux, ces dix dernières années, la croissance de la population noire dans cette région est la plus importante depuis 1910. L’explication ? Nombre d’Africains-Américains quittent les villes en déclin du Nord-Est et du Midwest pour les États du Sud, économiquement plus dynamiques.

Au cours de la première moitié du XXe siècle, la population noire avait quitté en masse le Deep South, à cause de la ségrégation raciale. Cette « Grande Migration » – son nom dans les livres d’histoire – est donc en train de s’inverser. Atlanta supplante désormais Chicago en tant que deuxième métropole « noire » du pays, après New York. Et 57 % des Africains-Américains vivent dans le Sud. Au début du siècle dernier – avant donc la Grande Migration –, ce taux était de 90 %. « Le Nord et ses grandes villes ne sont plus la Terre promise », commente un professeur d’histoire à la Rutgers University (dans le New Jersey).

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Les nouveaux arrivants sont plus jeunes et mieux éduqués – un sur quatre détient un diplôme universitaire que les Noirs vivant depuis toujours dans ces États. Du coup, ils font évoluer les mentalités. Le meilleur indicateur : l’augmentation des mariages mixtes (illégaux jusqu’en 1967) et l’explosion du nombre des personnes se déclarant d’origine multiraciale : + 80 % en Géorgie, + 50 % en Caroline du Nord… Dans le Mississippi, les mariages mixtes les plus fréquents ont lieu entre Noirs et Blancs, alors que l’écart économique et social entre ces deux groupes est traditionnellement le plus important.

Davantage de personnes âgées reviennent également sur leur choix initial en se déclarant d’origine multiraciale, plutôt que noir ou blanc, reconnaissant ainsi, sur le tard, la pluralité de leurs origines. Comme l’indique un sociologue, « les Noirs et les Blancs ont toujours entretenu des relations. Maintenant, ils semblent les vivre au grand jour ». 

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