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Encore une victime de la crise ! En chute libre dans les sondages, le président du gouvernement a annoncé, le 2 avril, qu’il ne briguerait pas un troisième mandat l’an prochain.

ProfilAuteur_LaurentDeSaintPerier

Publié le 12 avril 2011 Lecture : 2 minutes.

Nommé président du gouvernement espagnol en 2004, puis reconduit quatre ans plus tard, le socialiste José Luis Zapatero (50 ans) a, le 2 avril, renoncé à briguer un troisième mandat – ce qui met fin à un an et demi de suspense sur sa possible candidature aux législatives de mars 2012. Cette renonciation intervient alors que le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) et son chef sont au plus bas dans l’opinion. Selon deux sondages récents, seuls 11 % des Espagnols voient en Zapatero le meilleur candidat socialiste, tandis que le PSOE ne recueille que 28,3 % des intentions de vote, contre 44,1 % pour son concurrent, le Parti populaire (PP).

Réformes douloureuses

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À l’origine de cette impopularité : les mesures d’austérité prises par le président du gouvernement pour faire face à la crise économique, qui tardent à porter leurs fruits. Privatisations, suppression d’allocations, baisse des salaires des fonctionnaires, âge de départ à la retraite repoussé de 65 à 67 ans… Malgré ces réformes douloureuses, le taux de chômage continue d’avoisiner 20 %. Et l’agence Moody’s vient de dégrader la note souveraine du pays pour la seconde fois en six mois.

Au PSOE, bien que la priorité soit officiellement accordée aux élections municipales et régionales du 22 mai, la guerre de succession est ouverte entre la ministre de la Défense, Carme Chacón, étoile montante de la majorité, et le grand favori, Alfredo Pérez Rubalcaba, ministre de l’Intérieur et vice-président du gouvernement depuis octobre 2010. Accusé par l’opposition d’être mêlé à un scandale lié à l’ETA, Rubalcaba voit sa position de successeur naturel fragilisée au profit de Chacón. Il envisagerait, dit-on, de demander à sa rivale – qui n’a que 40 ans – de se retirer de la course en échange de la présidence du PSOE, en 2012.

Déconfiture

Estimant qu’en cette période de crise l’Espagne avait besoin de « stabilité, de confiance et de certitudes », et non d’un pouvoir intérimaire et bicéphale, Mariano Rajoy, le président du PP, a exigé la convocation d’élections anticipées, mais renoncé à présenter une motion de censure que le PP, minoritaire au Parlement, n’avait aucune chance de faire adopter.

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En 2012, l’opposition de droite devrait reconquérir la majorité parlementaire perdue il y a huit ans. Sauf coup de théâtre improbable, les élections locales du 22 mai devraient donner au PSOE un avant-goût de la déconfiture qui l’attend aux prochaines législatives.

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