La guerre en Côte d’Ivoire, vue de (et par) J.A.
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Le drame humain qu’aura été, avant toute autre chose, la bataille d’Abidjan ne pouvait qu’être vécu passionnément (et parfois douloureusement) par la rédaction de J.A. À Paris, trois de nos collaborateurs ont suivi à distance cette sale guerre fratricide avec une angoisse particulière. Malika Groga-Bada, dont la famille réside à Cocody, a été la plus directement touchée. Sa belle-sœur, mère de quatre enfants, a été fauchée le 2 avril d’une balle en pleine tête dans la cour de sa concession et sa grand-mère n’a supporté ni ce choc ni celui des tirs de roquettes : crise cardiaque foudroyante. À Cocody toujours, Cité des Arts, non loin du siège de la radio-télévision, la belle-famille de Séverine Kodjo-Grandvaux a vécu d’interminables journées de claustration au milieu des combats. Quant à Théophile Kouamouo, dont la fille vit à Abidjan, il n’est guère besoin de décrire l’inquiétude qui était la sienne.
Sur place, avec autant de risques assumés que de professionnalisme, notre correspondant Baudelaire Mieu n’a cessé de nous informer en toute objectivité. Notre site jeuneafrique.com, qui a ouvert un « direct live » Côte d’Ivoire quotidien dès le 31 mars, a enregistré jusqu’à 13 000 internautes connectés simultanément. Un extraordinaire flux de commentaires, de réactions, d’appels à l’aide et de solidarité interactive, émanant de tous les quartiers d’Abidjan et géré nuit et jour depuis Paris par une équipe de six collaborateurs. Enfin, parmi les victimes collatérales de cette guerre civile absurde figure notre diffuseur en Côte d’Ivoire, Edipresse, dont les locaux d’Adjamé ont été incendiés le 3 avril et dont l’un des chauffeurs a été tué. À Abidjan, la psychose n’épargne pas le monde de la communication.
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