Israël – Palestine : Goldstone modère son réquisitoire

Le juge sud-africain reconsidère les conclusions de son rapport sur l’offensive militaire de l’État hébreu à Gaza en 2009.

perez

Publié le 13 avril 2011 Lecture : 1 minute.

S’agit-il d’un mea culpa ? Dans une lettre ouverte publiée le 1er avril par le Washington Post, le juge sud-africain Richard Goldstone a suscité une nouvelle controverse en appelant à « reconsidérer » les conclusions du rapport qu’il avait établi après l’offensive israélienne menée contre la bande de Gaza en janvier 2009, laquelle avait coûté la vie à quelque 1 400 Palestiniens. « Si j’avais su à l’époque ce que je sais maintenant, le rapport aurait été un document bien différent », écrit-il dans sa tribune. Le magistrat précise qu’Israël a diligenté des enquêtes au sein de l’armée sur plus de quatre cents allégations de mauvaise conduite et que les « civils n’étaient pas ciblés intentionnellement ».

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Ces déclarations tranchent avec la tonalité du rapport qui servit de base à une résolution de l’ONU condamnant Israël, et dans laquelle Tsahal – comme le Hamas, du reste – était accusé d’avoir commis des « actes assimilables à des crimes de guerre et peut-être, dans certaines circonstances, à des crimes contre l’humanité ». À l’époque, l’État hébreu s’était indigné d’un tel réquisitoire, responsable, selon lui, d’avoir accentué sa délégitimation sur la scène internationale. Inattendue, la volte-face du juge Goldstone constitue une aubaine pour les Israéliens, soucieux de « jeter ce rapport dans les poubelles de l’Histoire », dixit Benyamin Netanyahou. Le Premier ministre de l’État hébreu a demandé à sa diplomatie de mener une offensive discrète afin d’obtenir l’annulation pure et simple du document. Son conseiller à la sécurité nationale, Yaakov Amidror, vient de constituer un groupe d’experts chargés d’étudier les recours juridiques possibles à la lumière de l’article de Goldstone.

L’ancien procureur du Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie et le Rwanda, dont certaines sources indiquent qu’il aurait subi des pressions de ses coreligionnaires juifs, a confirmé qu’il se rendrait cet été en Israël. Richard Goldstone a toutefois exclu d’agir en faveur d’un retrait du rapport, affirmant que son unique préoccupation était « la justice, la vérité et les droits de l’homme ».

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