Philosophie : Senghor autrement
Le philosophe sénégalais, enseignant à Columbia (New York), Souleymane Bachir Diagne a consacré plusieurs travaux au premier président de son pays, Léopold Sédar Senghor, et au père spirituel du Pakistan, Mohamed Iqbal. Le lien entre ces deux penseurs de la décolonisation ? Henri Bergson et ses concepts de durée et d’élan vital.
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Bergson postcolonial, L’élan vital dans la pensée de Léopold Sédar Senghornet Mohamed Iqbal,
de Souleymane Bachir Diagne, CNRS Éditions, 128 pages, 8 euros.
Ce lien offre, par exemple, une nouvelle lecture de l’alexandrin tant décrié « l’émotion est nègre comme la raison hellène ». « Cette autre approche dont parle Senghor à la suite de Bergson est celle de l’émotion dont l’étymologie (é-motion) […] souligne l’idée d’une primauté du mouvement dans l’acte de connaître. » Cela revient à comprendre les choses dans leur évolution et non à les figer pour les connaître. « Dans la différence ainsi établie entre “hellène” et “nègre”, il ne s’agit pas de deux âmes mais de deux profondeurs de l’âme. » Contrairement à ce que les critiques de Senghor ont affirmé, le philosophe-poète n’a donc pas fait sienne la théorie de la « mentalité primitive » prélogique séparant l’humanité de l’homme noir de celle du blanc.
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