Croissance : Pékin change de cap
Dans son douzième plan quinquennal, l’État mise sur la consommation des Chinois – et sur la hausse de leur niveau de vie – davantage que sur les exportations. Tout en renforçant son arsenal sécuritaire.
![La croissance chinoise ne cesse d’aller crescendo. © AFP](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2011/04/19/019042011150119000000chine.jpg)
La croissance chinoise ne cesse d’aller crescendo. © AFP
Selon l’économiste en chef de la Banque mondiale, Justin Lin, la Chine pourrait devenir la première économie mondiale en 2030. Pékin, qui prévoit une croissance de 8 % en 2011 et de 7 % par an en moyenne jusqu’en 2015, se pose néanmoins des questions sur son avenir. Ainsi, lors de la session annuelle de l’Assemblée nationale populaire, le 14 mars à Pékin, le Premier ministre chinois a déclaré que « le gouvernement travaille principalement sur la transformation du mode de développement économique ».
En quoi cela consiste-t-il ? Face à la montée des revendications sociales à l’intérieur du pays (exacerbées par les révolutions arabes), le gouvernement chinois a décidé d’orienter son douzième plan quinquennal (2011-2015), publié au début du mois de mars, vers la consommation intérieure comme principal relais de croissance – pour l’heure, la hausse du PIB est tirée principalement par les exportations. Selon les analystes, la consommation de détail de la Chine pourrait ainsi dépasser celle des États-Unis dès 2014. En outre, le pays a décidé d’un certain nombre de mesures destinées à améliorer le niveau de vie des Chinois et, partant, leur pouvoir d’achat : une hausse de 80 % du salaire minimum (entre 62 et 129 euros par mois suivant les provinces) est notamment prévue.
Surveillance
Mais ce discours d’ouverture sociale ne saurait cacher un nouveau renforcement de l’appareil sécuritaire afin d’étouffer dans l’œuf toute forme de protestation. Le budget pharaonique destiné au « wei-wen » (« préserver-stabilité », qui englobe le maintien de l’ordre, la répression des dissidences et la surveillance de la population) atteindra plus de 68,2 milliards d’euros en 2011 – soit une hausse de 13,8 % par rapport à 2010 – et, pour la première fois de l’histoire de la République populaire de Chine, dépassera celui de l’Armée populaire.
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