Maroc : Veolia sur la sellette

Critiqué par ses clients à Tanger et Rabat pour ses tarifs jugés excessifs, le groupe français n’est plus assuré du soutien des autorités.

« Le peuple veut déposer Veolia » clame cette banderole. © AFP

« Le peuple veut déposer Veolia » clame cette banderole. © AFP

ProfilAuteur_ChristopheLeBec

Publié le 15 avril 2011 Lecture : 2 minutes.

Déjà confronté à une douloureuse révision contractuelle dans sa filiale gabonaise, la Seeg, Veolia Environnement fait face à une nouvelle fronde au Maroc, où il est notamment concessionnaire de la desserte d’eau et d’électricité, ainsi que des services d’assainissement pour 3,6 millions d’habitants des régions de Tanger et Rabat, via ses filiales Amendis et Redal.

En décembre 2010, Patrice Fonlladosa, délégué de Veolia Environnement pour le continent africain, présentait à Jeune Afrique les activités marocaines de son groupe comme « des contrats qui fonctionnent bien », louant la « forte volonté politique de faire avancer les choses au plus haut niveau ».

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Mais la lune de miel semble avoir pris fin. En cause, les changements politiques à la mairie de Tanger, mais surtout les mouvements sociaux qui ont pointé du doigt les prix élevés de l’eau et de l’électricité, avec des pancartes conspuant Veolia et son concurrent, le groupe GDF-Suez, présent à Casablanca.

À Rabat, la simple mise en service de l’eau et de l’électricité par la Redal coûte 1 100 dirhams (DH, 97 euros) alors que le salaire moyen marocain est de 3 000 DH. À Tanger, une famille de quatre personnes interrogée par J.A. indique avoir payé 900 DH par mois en moyenne en 2010, et en 2011, les prix ont augmenté de 2 %. À Marrakech en revanche, où l’eau et l’électricité sont gérées par la régie publique Radeema, les subventions de l’État ont permis depuis l’été une baisse des tarifs de 50 %. Contacté, un membre d’un foyer marrakchi de cinq personnes précise qu’en janvier la facture se montait à 700 DH.

Amendes

Sous la pression de ses administrés, le maire de Tanger, Fouad El Omari – élu le 31 octobre 2010 –, a tenu le 8 mars une réunion sur le sujet avec les organisations de la société civile. Il a indiqué avoir envoyé un courrier à l’entreprise demandant le règlement d’amendes (5,4 millions d’euros d’après nos informations) pour non-respect des clauses contractuelles.

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Dans la foulée, Nizar Baraka, ministre délégué auprès du Premier ministre, a rappelé à Paris que la révision du contrat de Veolia était à l’ordre du jour à Tanger et qu’elle interviendra à Rabat en 2012. Veolia ne sera « ni protégé ni stigmatisé », a-t-il dit. Au siège du groupe, à Paris, on confirme les paroles du ministre, tout en précisant que cette révision était « normale et [prendrait] plusieurs mois ».

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