Gbagbo – Compaoré : entre les deux, Alpha Condé a longtemps hésité
Dans la crise ivoirienne, Alpha Condé a été contraint de choisir son camp. Et il s’est rangé du côté d’Alassane Ouattara et de Blaise Compaoré. Pourtant, à l’origine, il était proche de Laurent Gbagbo. Explications.
C’est l’histoire – classique – de l’ami d’un couple qui divorce. Après la rupture de septembre 2002 entre l’Ivoirien Laurent Gbagbo et le Burkinabè Blaise Compaoré, le Guinéen Alpha Condé a dû choisir. Au début, par fidélité à son vieux camarade de l’Internationale socialiste, il a plaidé la cause de Laurent. Mais il a eu la mauvaise surprise de constater que le chef de l’État ivoirien s’appuyait aussi sur son pire ennemi, le président guinéen Lansana Conté – le seul président qui fermait sa frontière aux Forces nouvelles.
Du coup, l’opposant guinéen s’est tourné vers Blaise Compaoré… et l’actuel Premier ministre de Alassane Ouattara, Guillaume Soro, leader des ex-Forces nouvelles. Laurent Gbagbo ne le lui a jamais pardonné. Lors de la campagne électorale en Guinée, l’an dernier, Laurent n’a quasiment pas aidé Alpha. En décembre, juste avant l’investiture du président guinéen, un ami commun, un Français, a tout juste réussi à arranger une conversation téléphonique entre les deux : « Félicitations – Merci… » Le 26 mars, Alpha a donné l’estocade : « Comme l’Union africaine, je reconnais qu’Alassane est président. » Blaise a dû jubiler…
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