Maroc : coup de blues à Marrakech
Le moral des professionnels du tourisme est en berne dans la Ville Ocre. « Depuis fin février, nombreux sont nos clients étrangers qui annulent leurs séjours, notamment les entreprises européennes qui prévoyaient des séminaires dans les resorts de la région », se désole la directrice d’une société organisatrice de voyages, qui prévoit pour les mois de mars et d’avril un chiffre d’affaires en baisse de 30 % à 40 %. Parmi les annulations emblématiques de congrès, celle du séminaire annuel mondial « GM Club » des 160 plus grandes sociétés d’affacturage : il se tiendra finalement en Inde, les organisateurs ayant jugé les risques de manifestations violentes trop élevés.
Même son de cloche chez un restaurateur français installé à Marrakech : « Nos clients occidentaux ne font pas la distinction entre les différentes destinations maghrébines. Pour eux c’est la même région, donc les mêmes risques. Et même si les touristes sont encore motivés par le Maroc, certains tour-opérateurs français, échaudés par les rapatriements qu’ils ont dû gérer en Tunisie et en Égypte, freinent les ardeurs et tentent de les réorienter vers des destinations “soleil” jugées moins risquées, comme l’Espagne. »
Le ministre du Tourisme, Yassir Znagui, nuançait le 23 mars ce sombre état des lieux, arguant d’une fréquentation en hausse de 17 % en janvier et de 15 % en février à l’échelle nationale. Tout en reconnaissant que la profession touristique marocaine allait « connaître une période difficile au cours des prochains mois ».
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