Une page se tourne
On savait qu’après les graves problèmes de santé (hémorragie intestinale, péritonite, complications au niveau de la vésicule biliaire) auxquels il a été confronté en 2006 Fidel Castro avait confié à Raúl, son frère cadet, les rênes de l’État. Mais on croyait qu’il avait conservé, au moins officiellement, son poste de premier secrétaire du Parti communiste de Cuba (PCC).
On se trompait. Le 22 mars, El Comandante (84 printemps) a révélé qu’il avait bel et bien, il y a cinq ans, renoncé la mort dans l’âme à diriger un parti créé à son initiative plus de quarante ans auparavant (1965). Dans un régime aussi opaque, ce genre de confidence ne saurait être le fruit du hasard.
Du 16 au 19 avril, pour la première fois depuis 1997, se tiendra un congrès du PCC appelé à entériner la nouvelle politique économique engagée par Raúl – qui n’avait guère le choix tant la situation est catastrophique. Cinq cent mille emplois (10 % de la population active) ont déjà été supprimés – au moins en théorie – dans le secteur public. Les dirigeants ne ménagent pas leurs efforts pour stimuler un secteur privé embryonnaire et léthargique, mais avec un succès limité, tant les incertitudes politiques effraient les investisseurs potentiels. Fidel, qui n’aspire plus qu’à être un « soldat des idées », se déclare en accord avec cette politique… qui prend pourtant le contre-pied de celle qu’il a conduite pendant un demi-siècle.
Quoi qu’il en soit, le prochain congrès va se traduire par un large renouvellement des instances dirigeantes. On annonce 1 280 « précandidats » au comité central, pour une centaine de postes à pourvoir. Cette fois, la succession a vraiment commencé. Quant à savoir quelle tournure elle va prendre…
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