Mauritanie : le nouvel accord de pêche rejeté par l’UE

Le nouvel accord de pêche entre l’Union européenne (UE) et la Mauritanie, signé en juillet 2012, a été rejeté par la Commission de la pêche du Parlement européen

Le secteur de la pêche représente le quart du PIB de la Mauritanie. © Marie-Laure Josselin/AFP

Le secteur de la pêche représente le quart du PIB de la Mauritanie. © Marie-Laure Josselin/AFP

Publié le 6 juin 2013 Lecture : 2 minutes.

« C’était un mauvais accord pour tout le monde ». Gabriel Mato, le président de Commission de la pêche a été clair, en commentant le rejet du nouvel accord de pêche entre l’Union européenne (UE) et la Mauritanie.  Le rejet a été approuvé par 16 voix contre 6 et 1 abstention.

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La commisision a considéré que les modalités de l’accord, conclu par le commissaire européen à la pêche et aux affaires maritime en juillet 2012, « n’étaient vraiment pas à l’avantage de l’UE », selon les mots du président. La principale raison invoquée est le décalage entre les opportunités de pêche accordées et les coûts trop élevés pour l’Union Européenne comme pour les armateurs.

« L’accord n’était pas non plus favorable à la Mauritanie, puisque l’absence des navires européens privera le pays non seulement d’une large contribution financière mais aussi des revenus générés par les communautés cotières » a ajouté Gabriel Mato. Selon un acteur local, à peine 20 % de la flotte habituelle vient en effet charger du poisson à Nouadhibou (premier port mauritanien, au nord-ouest du pays), où l’activité portuaire, commerciale et hôtelière est perturbée, depuis l’accord avec les européens.

Eaux territoriales

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Un communiqué du groupe du Parti populaire européen (PPE) a détaillé les raisons du rejet. Selon le PPE, le projet d’accord n’accordait pas l’accès aux flottes de pêche européennes spécialisées dans les céphalopodes, laissant 32 bateaux sans alternative, alors qu’aucune raison biologique n’était invoquée. En outre, les quotas de pêche pour les autres secteurs halieutiques étaient réduits drastiquement. Enfin, explique-t-on, la contribution financière de l’UE et le coût du droit de pêche pour les armateurs étaient augmentés de 300 à 400%. Le gouvernement espagnol a d’ores et déjà demandé la renégociation de cet accord avec les autorités mauritaniennes.

Partenaire historique de la Mauritanie, l’Union européenne avait signé en juillet 2012, un accord très contesté par les armateurs du vieux continent. D’une durée de deux ans, le compromis portait sur plus de 300 000 tonnes de poisson en échange d’une contribution annuelle maximale de 110 millions d’euros versée par l’UE (70 millions) et les armateurs (40 millions maximum). Ces derniers devaient désormais payer un montant proportionnel aux quantités capturées – auparavant, les prix étaient fixés à l’avance. Ils avaient également l’obligation de pêcher à 20 milles des côtes (au lieu de 13 milles dans l’ancien accord) et d’embaucher 60 % de marins mauritaniens (contre 30 %). Il semblerait donc que leur opposition au texte ait fini par convaincre les membres de la commission de la pêche du parlement européen.

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Le secteur halieutique est stratégique pour la Mauritanie. Principal pourvoyeur de devises après les mines, il représente 12 % du PIB du pays et entre 40 % et 50 % des recettes d’exportations.

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