Côte d’Ivoire : Billon se lâche contre Bolloré
Dans un entretien accordé à l’hebdomadaire « Le Nouvel Observateur », le ministre ivoirien du Commerce, de l’Artisanat et de la Promotion des PME dénonce les conditions d’attribution du deuxième terminal à conteneurs du port d’Abidjan au groupement Bolloré-APM Terminal-Bouygues.
![Ministre, Jean-Louis Billon était indirectement, via son frère, candidat à la concession. © Camille Millerand/Jeune Afrique](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2013/06/05/Jean-Louis-Billon_cCamille-Millerand-JA.jpg)
Ministre, Jean-Louis Billon était indirectement, via son frère, candidat à la concession. © Camille Millerand/Jeune Afrique
« Je me demande pourquoi, chaque fois qu’on arrive sous les tropiques, on se permet ce qu’on ne ferait jamais chez soi. » Dans un long entretien accordé à nos confrères du Nouvel Observateur (daté du 6 juin 2013), Jean-Louis Billon se lâche. Le ministre du Commerce, de l’Artisanat et de la Promotion des PME conteste vigoureusement l’attribution du deuxième terminal à conteneurs d’Abidjan au groupement APM Terminals-Bolloré-Bouygues Travaux Publics.
Gouvernance
Il estime en fin de compte que si « l’on avait voulu brider l’économie ivoirienne, on ne s’y serait pas pris autrement » et affirme auprès du Nouvel Observateur que cette histoire n’est pas un bon exemple, alors que la Côte d’Ivoire se bat pour attirer des investisseurs.
Dans cet entretien, la principale cible du ministre est le groupe Bolloré. Jean-Louis Billon critique notamment « les pratiques anti-concurrentielles » de Bolloré.
Interrogé sur des éventuels faits de corruption dans cette affaire, Billon répond par un détour historique, revenant sur l’attribution de gré à gré en 2004 du premier terminal à conteneurs à Bolloré. Laissant entendre qu’à l’époque, une personne du groupe Bolloré lui aurait fait des « propositions pour réviser sa position », il ajoute, cinglant : « Je ne serais pas surpris si demain on me disait qu’il y a eu des problèmes de gouvernance dans l’attribution du deuxième terminal ».
Se sentant libre aujourd’hui de parler, le ministre ne dit rien en revanche sur son avenir au sein du gouvernement ivoirien, qui a pourtant piloté la mise en concession.
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