Attaque d’un camp militaire au Mali : Peuls en colère
D’abord attribuée aux Touaregs, l’attaque d’une caserne militaire au Mali, le 22 mars dernier, serait le fait de membres de la communauté peule. L’armée a procédé à une dizaine d’arrestations.
« Quarante assaillants, quelques kalachnikovs et une heure de combat », avant « la déroute des agresseurs ». C’est ainsi qu’un officier présent au moment des faits résume l’attaque qui a visé, le 22 mars à l’aube, la petite garnison militaire de Ouatagouna, dans la préfecture d’Ansongo, à 170 km de Gao. À Bamako, certains médias ont d’abord attribué l’offensive à des Touaregs tout juste rentrés de Libye. Mais l’armée malienne a fait une dizaine de prisonniers et tous sont Peuls. Ils auraient tenté de libérer l’un des leurs, incarcéré pour détention illégale d’armes. Un faux prétexte « dans une région où tout le monde a sa “kalach” », s’indigne un leader de la communauté peule, à Ansongo
Les griefs des Peuls de la région de Gao ne sont pas nouveaux. En 2010, ils avaient dépêché des émissaires à Bamako pour dénoncer publiquement « les abus, agressions physiques et vols de bétail dont sont victimes les Peuls depuis 1996 ». Les responsables sont, selon eux, à chercher dans l’administration et parmi les Touaregs, avec qui les Peuls partagent de vastes territoires dans le nord du Mali, et qui sont nombreux à avoir rejoint l’armée à la faveur des programmes de désarmement et de réinsertion, dans les années 1990.
En 2010, le gouverneur de la région de Gao a tenté d’apaiser les relations entre les deux communautés, mais avec peu de succès. C’est la première fois que des Peuls s’en prennent directement à l’armée.
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