Cameroun : Essor des détournements publics en 2010

Clarisse

Publié le 11 avril 2011 Lecture : 1 minute.

La lutte contre la corruption serait-elle une cause perdue au Cameroun ? Le dernier rapport de la Commission indépendante contre la corruption et la discrimination (Comicodi), tend largement à accréditer cette thèse. Selon ses auteurs, « les détournements publics, loin de s’atténuer, ont connu un essor effrayant en 2010. Les Camerounais volent et détournent les fonds publics bien plus qu’il y a vingt ans, comme s’ils étaient immunisés. »

Principale cause de cette dégradation, selon la Comicodi, la multiplication des postes de responsables de passation de marchés publics, qui a fait croître d’autant le nombre d’acteurs à « satisfaire » pour pouvoir décrocher un marché. Au point que l’Agence de régulation des marchés publics (ARMP) apparaît comme « une simple institution de cautionnement du vol organisé ».

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Si le rapport reconnaît une tentative du gouvernement pour lutter contre la corruption, via la création d’organismes tels que l’Agence nationale d’investigation financière (Anif), il déplore aussi le manque de moyens et le mode de désignation de leurs membres, qui dépend encore du pouvoir en place. S’agissant de l’opération Épervier, lancée pour traquer les détournements de fonds publics, elle « s’est transformée en champ clos de règlement de comptes politiques ».

À en croire le rapport, les discriminations aussi gangrènent le Cameroun. « L’administration publique est devenue le sanctuaire du tribalisme à outrance, de la promotion des cancres, et du pillage à ciel ouvert », relèvent ses auteurs.

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