Michel Djotodia : « On ne parlera plus de diamant de guerre en Centrafrique »

Le président centrafricain Michel Djotodia a annoncé un moratoire sur l’exploitation des diamants afin de moraliser le secteur, alors que son pays a été temporairement suspendu du Processus de Kimberley pour la certification des diamants.

Le président centrafricain Michel Djotodia a annoncé un moratoire sur l’exploitation des diamants afin de moraliser le secteur. © AFP

Le président centrafricain Michel Djotodia a annoncé un moratoire sur l’exploitation des diamants afin de moraliser le secteur. © AFP

Publié le 5 juin 2013 Lecture : 2 minutes.

Le président centrafricain Michel Djotodia a annoncé dans une interview exclusive accordée à l’AFP un moratoire sur l’exploitation des diamants afin de moraliser le secteur. « On ne parlera plus de diamant de guerre en Centrafrique », a assuré l’ancien chef de la rebellion Séléka, autoproclamé président fin mars. Parmi les principales mesures qu’il entend prendre figurent la création d’une bourse de diamants centralisée, l’interdiction des transactions en espèces et la mise en place de contrôles renforcés.

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La Centrafrique, un des cinq plus gros producteurs mondiaux de diamants, a été suspendue le 23 mai, selon la présidence, du processus de Kimberley, système international de certification des diamants bruts. Or « l’color: #16212c; border-bottom-width: 0px; border-bottom-style: initial; border-bottom-color: initial;">industrie du diamant fait vivre aujourd’hui plus de 900 000 concitoyens – soit près d’un cinquième de la #16212c; border-bottom-width: 0px; border-bottom-style: initial; border-bottom-color: initial;">population (5 millions habitants) – qui vont être les premières victimes de la suspension. Nous comprenons que des doutes puissent exister mais nous sommes dans un processus d’ouverture et de transparence pour apporter toutes les clarifications nécessaires », indique le chef d’État, successeur du général Bozizé

Zones d’ombre

Par le passé, la production centrafricaine a toujours été entourée de zones d’ombre en raison de la corruption des différents régimes, mais aussi à cause de la présence de groupes armés et de rébellions autour des sites de production. Des soupçons pèsent sur le financement par des diamantaires de la rébellion Séléka qui a renversé le président François Bozizé en mars. Le président Djotodia a réfuté ces accusations auprès de l’AFP. Les diamants de Centrafrique sont célèbres, notamment en raison de « l’affaire des diamants » qui avait entaché en 1979 la présidence française de Valéry Giscard d’Estaing, accusé d’avoir reçu des diamants de la part du fantasque empereur Jean-Bedel Bokassa, au pouvoir de 1966 à 1979.

Trente ans plus tard, en 2010, l’ONG International Crisis Group publiait un rapport au vitriol intitulé « De dangereuses petites pierres : Les diamants en République centrafricaine ». L’organisation appelait déjà alors à une réforme en profondeur du secteur en notant que « l’effet conjugué d’un État prédateur, de la criminalité et de l’extrême pauvreté aboutit à des cycles de violence, en incitant les factions politiques rivales à entrer en rébellion tout en leur permettant de tirer profit du commerce illégal des diamants. »

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