Burundi : les journaux locaux interdits de communiquer sur l’inflation

Déjà évoquée en avril, une nouvelle loi très restrictive pour la liberté de la presse vient d’être officiellement approuvée par le président Pierre Nkunrunziza. Il est désormais interdit aux journalistes, entre autres, d’écrire sur la monnaie nationale.

Pierre Nkurunziza. Avec cette décision, Reporters sans frontières estime que le pays est retourné 20 ans en arrière. © AFP

Pierre Nkurunziza. Avec cette décision, Reporters sans frontières estime que le pays est retourné 20 ans en arrière. © AFP

Publié le 5 juin 2013 Lecture : 1 minute.

Après plusieurs semaines de lutte de la part de l’opposition, le président du Burundi Pierre Nkunrunziza a finalement promulgué une loi très controversée qui oblige les journalistes à révéler leurs sources et leur interdit de traiter des sujets « portant atteinte à la sécurité nationale ». La loi, acceptée par le parlement et le sénat avant d’être signée par le chef de l’État empêche notamment toute publication d’articles à propos de la défense nationale, de la sécurité publique, de la sécurité de l’État ou de la monnaie nationale. Alors que le pays traverse une période difficile sur le plan macroéconomique, le franc burundais a connu une inflation importante depuis le début de l’année. Un porte-parole du président, Léonidas Hatungimana, a déclaré que la loi entrait en vigueur immédiatement, mais n’a fait aucun autre commentaire.

Lire aussi :

la suite après cette publicité

Le Burundi au bord de l’asphyxie
Burundi : l’Union européenne promet 68 millions d’euros
Burundi : des réformes sinueuses

20 ans en arrière

Cette décision a été vivement critiquée par les journalistes et les associations de défense des droits. L’ONG Reporters sans frontières a immédiatement réagi, qualifiant dans un communiqué l’événement de journée noire pour la liberté de l’information au Burundi : « Le pays est retourné 20 ans en arrière ». Les journalistes ont dit qu’ils allaient ignorer la législation et la contester devant la Cour constitutionnelle. Ils risquent une amende comprise entre 2 000 et 6 000 dollars, un montant bien supérieur au salaire annuel moyen des journalistes burundais.

Signe supplémentaire de la tension entre les médias et le gouvernement, le site d’information Iwacu, une source de référence au Burundi, est inaccessible et informe les internautes que « suite à la décision du Conseil national de la communication de suspendre [son] Forum, le contenu [du] site web n’est plus accessible jusqu’au 1er juillet 2013. En effet le forum fait partie intégrante du site ».

la suite après cette publicité

L'éco du jour.

Chaque jour, recevez par e-mail l'essentiel de l'actualité économique.

Image

Contenus partenaires