Phosphates : des ICS en cure d’investissements

Trois ans après leur recapitalisation, les Industries chimiques du Sénégal sortent la tête de l’eau. Malgré les créances à rembourser, pas question de lésiner sur les moyens pour rester dans la compétition.

De mai 2008 à juin 2010, les ICS ont investi 50 milliards de F CFA dans l’engrais. © Vincent Fournier/J.A.

De mai 2008 à juin 2010, les ICS ont investi 50 milliards de F CFA dans l’engrais. © Vincent Fournier/J.A.

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Publié le 4 avril 2011 Lecture : 2 minutes.

Le Sénégal peut-il bousculer ses concurrents ?
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Le Sénégal peut-il bousculer ses concurrents ?

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Le rachat en avril 2008 de 85 % des Industries chimiques du Sénégal (ICS) par leur principal client, le consortium Indian Farmers Fertiliser Cooperative (Iffco), pour 44,5 milliards de F CFA (près de 68 millions d’euros), a permis de remettre à flot le fleuron de l’industrie sénégalaise, qui, après une décennie de déclin, avait quasiment arrêté ses activités et frôlait le dépôt de bilan.

Depuis sa reprise en main par l’actionnaire indien, l’entreprise est redevenue bénéficiaire et son chiffre d’affaires est passé de 77 milliards de F CFA en 2009 à 115 milliards en 2010 (en hausse de 49 %). L’année 2010 a par ailleurs clos une première étape dans le remboursement de la dette des ICS, qui s’élevait à 250 milliards de F CFA. « Depuis mars 2010, la dette commerciale a été honorée, explique Alassane Diallo, le directeur général. Nous avions trois ans pour payer les intérêts de la dette financière [de 2008 à 2010, NDLR], ainsi que les prêts d’autres organismes comme le Fonds africain de garantie et de coopération économique ou le Fonds de solidarité africain. En tout, il nous reste désormais un peu moins de 200 milliards de F CFA à rembourser aux banques et à divers organismes. » Une dette que l’entreprise doit éponger sur douze ans.

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Un créneau concurrentiel

Les ICS n’ont pas pour autant bridé les investissements, indispensables – en amont comme en aval – pour se mettre à niveau dans un marché africain des phosphates en plein bouleversement, qui doit répondre aux besoins croissants de l’agriculture subsaharienne. Leader du secteur avec plus de 40 % des exportations mondiales, l’Office chérifien des phosphates (OCP) ne cache pas son ambition de conquérir le continent. En février, le groupe marocain a signé un contrat de 8 milliards de F CFA pour la vente de 25 000 tonnes d’engrais phosphatés au Mali. « Nous nous battrons pour conserver et gagner des parts de marché », assure le directeur général des ICS.

De mai 2008 à juin 2010, l’entreprise a investi 50 milliards de F CFA, essentiellement dans la production d’acide phosphorique (utilisé pour la fabrication d’engrais), qui est passée de 183 000 t en 2008 à 313 000 t en 2010. Loin, cependant, de la pleine capacité (600 000 t) que la société aurait déjà dû atteindre, selon l’objectif fixé en 2008. « Nous pensons parvenir à 550 000 t cette année, indique Alassane Diallo, et atteindre notre pleine capacité en 2012 ou en 2013 », que les partenaires indiens envisagent déjà d’augmenter. En attendant, plus de 32 milliards de F CFA d’investissements sont prévus pour la période 2011-2015, notamment pour réhabiliter les voies de chemin de fer, acquérir des locomotives et des wagons, mais aussi moderniser les installations situées dans l’enceinte du Port autonome de Dakar.

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