Énergie : un plan Takkal, pour faire la lumière

Face aux délestages, l’ambiance est électrique. En février, l’État a lancé un plan d’urgence. Suffira-t-il à rétablir le courant ?

Centrale de production d’électricité de Cap-des-Biches à quelques kilomètres de Dakar. © D.R.

Centrale de production d’électricité de Cap-des-Biches à quelques kilomètres de Dakar. © D.R.

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Publié le 4 avril 2011 Lecture : 2 minutes.

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Le ministre de l’Énergie, Karim Wade, parviendra-t-il à endiguer la crise énergétique qui met la population et les entrepreneurs sur les nerfs ? C’est en tout cas ce qu’il promet, sur fond de plan d’urgence. Nom de code : Takkal (« lumière », en wolof).

L’audit du cabinet McKinsey, dont les conclusions ont été rendues le 8 février, est sans concession : vétusté des installations, puissance insuffisante du parc, comptes de la Société nationale d’électricité (Senelec) plombés par un déficit de 286 milliards de F CFA (436 millions d’euros)… La crise était d’autant plus prévisible que, compte tenu de l’explosion démographique, du boom immobilier, de la politique de grands travaux énergivores et de l’équipement des foyers en produits électroménagers asiatiques bon marché, la demande en électricité croît en moyenne de 8 % par an alors que l’offre tend à diminuer.

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Objectif 2015

Un comité de restructuration et un partenariat technique signé en décembre avec le français EDF ont permis de dresser un premier état des lieux et d’esquisser les grandes lignes de l’offensive qui sera menée jusqu’en 2015, année du retour à la normale, selon Karim Wade. La location de deux centrales, pour une puissance de 150 MW, et leur connexion au réseau par des équipes mixtes EDF-Senelec doivent permettre de résorber une grande partie du déficit dès le mois d’août prochain. En outre, d’ici à deux ans, la Senelec s’équipera de générateurs pour une puissance totale de 130 MW. Passé l’urgence, il s’agira de remettre à niveau les centrales existantes et d’envisager la création de nouvelles infrastructures.

Appel aux bailleurs de fonds

Parallèlement, l’État veut généraliser le recours aux ampoules basse consommation et a interdit, par décret, l’importation et la production de lampes à incandescence depuis le 1er mars. Objectif : économiser de 60 MW à 70 MW. Le plan prévoit par ailleurs la création d’un Conseil national de l’énergie supervisé par le président Abdoulaye Wade lui-même et d’un Fonds spécial de soutien au secteur de l’énergie dédié aux approvisionnements en carburant.

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Quant à la restructuration de la Senelec, le ministère prévoit de recapitaliser et de renforcer les fonds propres de la société, notamment en faisant appel à la générosité des bailleurs de fonds comme l’Agence française de développement (AFD) et la Banque mondiale. Une série de réunions ont été organisées début mars afin de déterminer le montant d’une allocation d’urgence, qui, pour la seule AFD, devrait s’élever à plusieurs dizaines de millions d’euros. 

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