Du hip-hop à l’opéra

Le romancier sénégalais Boubacar Boris Diop vient d’écrire « Leena », spectacle mélangeant rap, slam, chants traditionnels wolofs et art lyrique.

Une création qui mobilise 140 artistes. © Christophe Goussard pour Musiques de nuit.

Une création qui mobilise 140 artistes. © Christophe Goussard pour Musiques de nuit.

Publié le 27 mars 2011 Lecture : 1 minute.

Ce projet est une première, un opéra urbain, dansé, chanté, déclamé en français et en wolof. Il s’appelle Leena, et cela fait deux ans que l’auteur Boubacar Boris Diop et le metteur en scène Guy Lenoir y travaillent. « Au moment où il y a tous ces débats sur l’identité, c’est une bonne chose que l’on mette en avant le métissage et ses valeurs », explique Guy Lenoir, qui est aussi directeur artistique de Migrations culturelles Aquitaine Afriques.

L’opéra raconte l’histoire de Leena, fille d’immigrés sénégalais. Un père absent, emprisonné pour quelques méfaits. Une mère qui l’élève seule, ne trouvant ni le temps ni l’énergie de transmettre sa culture à sa fille. Pour sa part, la jeune fille se sent bien dehors, entourée de sa bande de potes, à danser le hip-hop et à parler le langage de la rue. Jusqu’à ce que débarque de Talli Bou Mag, quartier populeux proche de Thiaroye, le griot Yakham Lô, frère de sa mère, qui va lui enseigner le wolof.

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Leena, c’est aussi une histoire de rencontres. Entre le théâtre, l’opéra et le slam. Le hip-hop et les chants traditionnels wolofs. Entre le Sénégalais Boubacar Boris Diop et le Français Guy Lenoir. De leur amitié de vingt ans est née, en 2008, l’idée d’organiser des ateliers d’apprentissage de wolof pour jeunes de la banlieue bordelaise, point de départ d’un projet ambitieux. « Après les ateliers, on se demandait que faire pour valoriser le travail accompli, se souvient Boubacar Boris Diop. Et Guy m’a dit : “pourquoi pas un opéra ?” C’était tellement absurde qu’on en a rigolé… »

À présent, ce sont 140 acteurs, musiciens, chanteurs, danseurs… professionnels ou bénévoles qui se relaient sur scène pendant une heure et demie. À la composition musicale, El Hadj N’Diaye et Mathieu Ben Hassen ; aux costumes, Rustha Luna Pozzi Escot, de l’Opéra national de Bordeaux ; à la chorégraphie, Auguste Ouédraogo ; à la direction des chœurs, Philippe Molinié. Là encore, du métissage et de la diversité.

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