Algérie : Fertial mise sur l’export
Sept ans après sa création, la coentreprise algéro-espagnole, leader méditerranéen dans l’exportation d’ammoniac, a réalisé l’an dernier des résultats record.
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L’Algérie, qui nourrit de grandes ambitions sur le marché des engrais et fertilisants, peut déjà compter sur la bonne santé de l’ancienne filiale publique d’Asmidal spécialisée dans les engrais. Privatisée en 2005 dans le cadre d’un partenariat avec le groupe espagnol Villar Mir, entré à 66 % dans son capital, la société, devenue Fertial, a enregistré en 2012 ses meilleurs résultats, avec plus de 245 000 tonnes d’engrais produits et écoulés rien qu’en Algérie, ainsi que 858 000 tonnes d’ammoniac – l’un des constituants des engrais -, essentiellement vendues à l’export. La production s’est accrue de 10 % en dix ans et le chiffre d’affaires a atteint 444 millions d’euros en 2012, contre 284 millions en 2010.
TAXE ANTIDUMPING. À l’origine de ces bons résultats : les 220 millions de dollars (170 millions d’euros) d’investissements du groupe Villar Mir depuis 2005, dont une grosse moitié a servi à moderniser ses unités de production. Le groupe a aussi remboursé une dette de 200 millions de dollars dont la majeure partie provenait de la facture énergétique. En revanche, l’engagement de Villar Mir de créer une nouvelle unité de production d’ammoniac à Arzew, via sa filiale Fertiberia, et en partenariat avec le géant algérien des hydrocarbures Sonatrach, n’a pas encore été tenu. « Une société a été créée en 2007 et une étude de faisabilité réalisée, mais nous attendons les décisions de Sonatrach », indique Jorge Requena Lavergne, directeur général de Fertial. Le groupe espagnol a de son côté trouvé en Algérie un marché national encore neuf et un coût de l’énergie concurrentiel. Le prix réduit du gaz a d’ailleurs valu jusqu’à l’an dernier au pays une taxe antidumping sur certains engrais, de la part de l’Union européenne. Sans réelles conséquences pour Fertial, qui n’exporte pas les engrais concernés.
L’entreprise est tenue de fournir prioritairement le marché algérien, qui reste modéré en raison des habitudes culturelles des agriculteurs et du coût des engrais. Mais elle ne parvient pas encore à le satisfaire. Jorge Requena Lavergne explique que les engrais, du fait de leur caractère explosif, sont convoyés en Algérie par des escortes militaires, dont le nombre est limité. « Tant que cette situation durera, il sera difficile d’écouler plus de 250 000 tonnes par an », regrette-t-il. Fertial estime cependant pouvoir augmenter sa production et veut se préparer à lutter contre la concurrence sur un marché appelé à croître. Aussi cherche-t-elle à développer sa notoriété et à capter l’intérêt des agriculteurs en les incitant à davantage utiliser les fertilisants, en les formant, en leur fournissant des conseils et des analyses gratuites.
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POTENTIEL. Ces contraintes n’empêchent pas l’entreprise et ses 1 300 employés de figurer parmi les principaux exportateurs du pays, hors hydrocarbures. L’an dernier, 74 % de son chiffre d’affaires ont été réalisés à l’export – contre 56 % en 2009. Si Fertial a pour principal débouché l’Europe, elle est aussi présente au Maroc et en Tunisie, et vend depuis un an certains produits en Afrique du Sud, au Mozambique et au Kenya. « Ce sont des pays très intéressants, avec un fort potentiel, assure Jorge Requena Lavergne. Ils n’étaient pas encore représentatifs dans nos exportations en 2012, mais nous espérons qu’ils le seront en 2013. »
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