Pointe-Noire : le ponton des artistes

Ils partagent la passion du théâtre, la polyvalence et une énergie à toute épreuve. Un cocktail indispensable pour assurer le spectacle malgré le manque de moyens.

Gare de Pointe-Noire, réputée être une réplique de la celle de Deauville. © Antonin Borgeaud pour J.A.

Gare de Pointe-Noire, réputée être une réplique de la celle de Deauville. © Antonin Borgeaud pour J.A.

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Publié le 18 mars 2011 Lecture : 3 minutes.

Congo : Pointe-Noire, vigueurs océanes
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Congo : Pointe-Noire, vigueurs océanes

Sommaire

Pierre Claver Mabiala


© Antonin Borgeaud pour J.A.

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Espace culturel Yaro

36 ans, ce comédien et metteur en scène est l’un des animateurs les plus actifs de la vie culturelle locale. Début février, sa nouvelle création, Le Cabaret du bout du monde – réalisée en collaboration avec des partenaires français, belges, et avec le musicien kinois Djonimbo –, a été présentée au Centre culturel français (CCF) de Pointe-Noire et à l’Espace culturel Yaro, qu’il a créé et dirige depuis 1999. En avril, le spectacle ira à Kinshasa. C’est la cinquième création internationale de Mabiala, qui a notamment travaillé avec le Théâtre national de Guinée et a été en résidence d’écriture et de mise en scène en France, à Avignon et à Angers.


Le Kinois Djonimbo sur la scène de l’Espace Yaro, dirigé par Pierre Claver Mabiala.
© D.R.

Faute d’une véritable politique culturelle, rares sont les troupes congolaises à se produire hors du continent, notamment en Europe. Mais, grâce à sa casquette de manager culturel et à son sens de l’ouverture – l’Espace culturel Yaro est notamment entré dans le programme Équation Musique, mis en place par l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) et Culturesfrance –, depuis deux ans, Mabiala emmène une partie de sa compagnie en France. Première tournée, fin 2009, avec la pièce Tel est ri qui croyait rire (adaptée de Rires noirs, de Nicolas Martin-­Granel), dans l’ouest et le sud-ouest de l’Hexagone, où la troupe est revenue jouer en 2010.

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Mabiala a par ailleurs fondé – et dirigé jusqu’en 2005 – les Journées théâtrales en campagne (Jouthec), manifestation désormais biennale dont la 9e édition s’est tenue fin décembre 2010 à Loango, dans le département du Kouilou.

En 2005, il crée N’sangu Ndji-Ndji, (« La fête de Pointe-Noire », en langue vilie), un festival international des musiques et des arts, devenu, en six éditions, la plus grande manifestation culturelle de la ville. Le programme allie les spectacles et les projections de films à des ateliers favorisant les échanges entre ­artistes

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Jehf Biyéri


© Antonin Borgeaud pour J.A.

Théâtre des Coulisses

À la tête depuis 1999 du Théâtre des Coulisses – Prix Tchikounda de la meilleure troupe de théâtre en 2010 –, ce comédien et rappeur de 37 ans s’est produit dans plusieurs festivals dans la sous-région et en Algérie. Cette année, il projette une tournée à l’étranger pour jouer son dernier spectacle, L’Ogrelet, et publie une pièce, Professeur Salmeindroq, aux Éditions Cultures croisées. À Pointe-Noire, il organise le Festival international de la parole et celui des cultures urbaines.

Jacques Deberno


© Antonin Borgeaud pour J.A.

Les Pétroliers

Jacques Deberno, comédien et metteur en scène, dirige Les Pétroliers, une structure créée et financée par Total dans le cadre de son programme d’appui aux initiatives sociales. Contrairement à ses confrères, il est salarié : un confort appréciable dans la profession, il le reconnaît. Dotée d’un budget de fonctionnement annuel de 2,5 millions de F CFA (3 800 euros), la troupe a pour vocation l’organisation de spectacles pour les personnels de Total et leurs familles. Jacques Deberno essaie cependant d’élargir le champ d’action des Pétroliers, en particulier à travers des ateliers d’initiation au théâtre ou des cours de diction, pour la modique somme de 1 000 F CFA par mois. 

Germaine Ololo


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Compagnie Issima

Comédienne, scénariste et chanteuse, Germaine Ololo, 43 ans, dirige depuis neuf ans la Compagnie Issima, une structure ouverte à toutes les expressions artistiques. En 2004, elle a organisé la première édition du Festival international d’expression féminine.

Attirée par le cinéma, Germaine Ololo a travaillé avec des réalisateurs comme le Burkinabè Idrissa Ouédraogo, le Camerounais Bassek ba Kobhio ou ses compatriotes congolais Rufin Mbou Mikima, Alain Nkodia et Camille Mouyéké. Tout en déplorant le manque de lieux de spectacles adéquats, de « collaboration entre les structures culturelles privées et le ministère de tutelle », ainsi que la modicité des subventions, elle prépare son retour sur scène. Ce sera en mars, dans La Visite, une pièce du Français Victor Haïm, où elle partagera la vedette avec Arnaud ­Dimitri Makaya, alias Mak de Ardie.

Mak de Ardie


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Espace Tali

Ce comédien et metteur en scène de 35 ans est directeur de l’Espace Tali. Il compte cette année organiser un festival de théâtre scolaire et a écrit – aux côtés de huit autres auteurs ponténégrins – six nouvelles du recueil À la Pointe-Noire du temps, qui paraît en mars aux éditions L’Harmattan.

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