« Congo-Océan » ou l’histoire de la machine infernale

« Dans Congo-Océan. De Brazzaville à Pointe-Noire, 1873-1934 », Blandine Sibille et Tuan Tran Minh racontent de façon originale l’histoire du Chemin de fer de Congo-Océan dont la mise en place date de l’époque coloniale.

Couverture de « Congo-Océan. De Brazzaville à Pointe-Noire, 1873-1934 ». © D.R.

Couverture de « Congo-Océan. De Brazzaville à Pointe-Noire, 1873-1934 ». © D.R.

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Publié le 18 mars 2011 Lecture : 1 minute.

Congo : Pointe-Noire, vigueurs océanes
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Congo : Pointe-Noire, vigueurs océanes

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Sur une idée suggérée par l’explorateur Pierre Savorgnan de Brazza après son arrivée dans la région en 1873, l’administration coloniale française autorise la construction de la voie du Chemin de fer Congo-Océan le 13 juillet 1914. Objectif : relier Brazzaville, terminus de la navigation sur le fleuve Congo, à Pointe-Noire, sur le golfe de Guinée, pour évacuer les matières premières des territoires de l’Afrique-Équatoriale française. Les travaux commencent en 1921 à Brazzaville. Ils s’achèvent en 1934 à Pointe-Noire… après avoir percé le massif forestier du Mayombe, dont les boues ont éclaboussé, dès 1928, toute la classe politique française.

"Le nègre remplaçait la machine"

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En effet, pour qu’aboutisse coûte que coûte ce chantier qu’il voyait comme « la base même des progrès de la civilisation », le gouverneur général Antonetti n’hésite pas à mettre aux travaux forcés plus de 125 000 Africains, « recrutés » du Congo à la Sangha, du Chari au Tchad. Près de 20 000 mourront. « J’ai vu construire des chemins de fer, écrit Albert Londres dans Terre d’Ébène (1929), on rencontrait du matériel sur les chantiers. Ici que du nègre ! Le nègre remplaçait la machine, le camion, la grue ; pourquoi pas l’explosif aussi ? »


Congo-Océan. De Brazzaville à Pointe-Noire, 1873-1934,
de Blandine Sibille et Tuan Tran Minh, Éditions Frison-Roche, Paris, 156 pages, 39 euros.

Dans Congo-Océan. De Brazzaville à Pointe-Noire (1873-1934), Blandine Sibille et Tuan Tran Minh racontent cette page importante de l’histoire du pays. Ni sociologues ni historiens – elle est pharmacienne, il est médecin, et ils ont découvert le Congo au cours de missions humanitaires –, les auteurs, par leur approche inédite, justement et simplement humaine, livrent un ouvrage très bien documenté, multipliant les points de vue, et abondamment illustré de cartes, lettres, journaux et photos d’époque.

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