Seth Kokou Gozan limogé sans explications

Le ministre du Commerce, Seth Kokou Gozan, a été remercié, le 1er mars, par le chef de l’État.

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Publié le 10 mars 2011 Lecture : 1 minute.

Aucune explication officielle. Le 1er mars, le président togolais, Faure Gnassingbé, a brutalement limogé son ministre du Commerce, Seth Kokou Gozan. À 59 ans, cet ancien cadre de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), issu du parti au pouvoir, est de ceux qui avaient été « recrutés » en mai dernier pour leurs compétences techniques. Pourtant, confronté à la délicate question des prix, l’éphémère ministre du Commerce du Togo n’a pas tenu la distance.

Dès juin 2010, arguant de l’urgence de réduire le déficit budgétaire creusé par la subvention des prix à la pompe et du gaz domestique, il avait annoncé une hausse des prix des produits pétroliers. « L’État se désengage du secteur pétrolier pour que le contribuable puisse payer le carburant au prix juste du marché », justifiait-il alors à la télévision publique. Sauf que la mesure a provoqué des manifestations émaillées de violences à Lomé… La pression exercée sur le budget des ménages a été si forte que le ministre a fait machine arrière en janvier, concédant une baisse des tarifs et annonçant que le gouvernement avait puisé dans les réserves de l’État « afin de limiter l’impact des coûts élevés des importations de pétrole sur les prix à la pompe ».

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À cette politique erratique s’ajoute une bourde. Le 24 février, Kokou ­Gozan a confié le monopole de l’importation de riz à deux sociétés privées togolaises. La décision, qui accordait en outre aux deux entreprises des facilités douanières et bancaires, a suscité la colère de la filière. Dans un contexte où l’envolée des prix des produits alimentaires et celle du taux de chômage sont les ingrédients capitaux des révoltes populaires, c’était la maladresse de trop.

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