De la difficulté d’informer en Côte d’Ivoire

Le contrôle de la presse et de l’information est un enjeu crucial de la crise postélectorale ivoirienne. Les journalistes, quel que soit le journal dans lequel ils publient leurs articles, sont régulièrement pris à partie. Et ils risquent leur vie.

Kiosque à journaux dans les rues d’Abidjan. © AFP

Kiosque à journaux dans les rues d’Abidjan. © AFP

Publié le 14 mars 2011 Lecture : 1 minute.

En qualifiant de « lente agonie » la situation que vit la presse en Côte d’Ivoire, l’organisation Reporters sans frontières (RSF) ne s’est pas trompée. Y exercer le métier de journaliste relève d’un parcours du combattant : les risques sont très élevés, quelle que soit la ligne éditoriale de l’organe. Les représentants des médias internationaux sont particulièrement exposés. Diabolisés, parce qu’ils n’ont pas le même son de cloche que la Radio Télévision ivoirienne (RTI) ou que la presse favorable à Laurent Gbagbo, les envoyés spéciaux exercent parfois au péril de leur vie. Pour preuve, cette déclaration de Ouattara Gnonzié, ministre de la Communication du président sortant : « Certains journalistes étrangers font partie intégrante du complot international contre la Côte d’Ivoire, les Ivoiriens doivent résister. »

Appels au meurtre

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Les quartiers d’Abidjan que sont Abobo, Koumassi ou Yopougon, et où les affrontements ont été nombreux ces dernières semaines, sont de fait interdits aux journalistes – surtout européens –, qui peuvent à tout moment être arrêtés ou agressés. Les appels au meurtre et à la vindicte populaire se sont enchaînés ces derniers jours. Et pour ne rien arranger, le 2 mars, les programmes de RFI et de la BBC ont été suspendus. La pratique est courante, et le Conseil national de la communication audiovisuelle (CNCA) n’a pas jugé bon de donner une explication officielle.

Pendant ce temps, Laurent Gbagbo semble avoir perdu du terrain à Abidjan. Le commando qui sévit à Abobo depuis quelques semaines aurait réussi à infiltrer Yopougon et Koumassi. Les accrochages répétés avec les Forces de défense et de sécurité (FDS), fidèles au président sortant, ont conduit son gouvernement à faire appel à des comités d’autodéfense et aux milices.

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