Idex d’Abou Dhabi : pas de révolution chez les marchands d’armes

Le 10e Salon international de défense (Idex), organisé à Abou Dhabi, a été un franc succès. Comme si de rien n’était… ou presque.

10e Salon international de défense (Idex 2011), à Abou Dhabi. © D.R.

10e Salon international de défense (Idex 2011), à Abou Dhabi. © D.R.

Publié le 10 mars 2011 Lecture : 2 minutes.

Les décideurs militaires arabes n’ont manifestement pas d’états d’âme. Lors du 10e Salon international de défense (Idex), qui s’est tenu, du 20 au 24 février, à Abou Dhabi, les pays du Golfe ont confirmé leur fringale d’équipements militaires. En 2010, quatre d’entre eux ont dépensé 123 milliards de dollars pour du matériel américain – dont 90 milliards pour la seule Arabie saoudite, un chiffre record. Theodore Karasik, de l’Institute for Near East and Gulf Military Analysis (Inegma) de Dubaï, qui a animé la conférence introductive de l’Idex, a déclaré à Jeune Afrique que « l’environnement est dangereux pour ces pays » et qu’il est « normal qu’ils se protègent », notamment face à la menace iranienne. L’essayiste libanais René Naba, lui, s’inquiète : « Ils s’équipent au-delà de leur capacité d’absorption et d’assimilation. » L’emploi, ces dernières semaines, de moyens de répression disproportionnés contre les manifestants en Libye, au Yémen et à Bahreïn semble lui donner raison.

Les responsables de l’Idex affirment que les révoltes actuelles n’ont pas eu d’incidence sur le salon. Mais, selon plusieurs observateurs, les délégations étaient moins fournies que d’habitude ou ont écourté leur présence. Autre conséquence possible de la conjoncture révolutionnaire : certains États pourraient délaisser les armements lourds au profit d’équipements antiémeute. Les compagnies britanniques ont exposé toute une gamme de grenades lacrymogènes et de balles en caoutchouc, quelques jours seulement après que Londres eut retiré 44 licences de ventes à Bahreïn et 8 à la Libye.

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Pour les Emirats arabes unis, le salon a été un succès. « Ils confortent leur position de producteur, a déclaré le général français Jean-Albert Epitalon, directeur international du Groupement des industries françaises de défense terrestre et de sécurité (Gicat), présent au salon. Ils développent des engins de taille moyenne ou des drones, mais aussi des systèmes complets de gestion de crise. » Les entreprises de défense émiraties ont signé, en quatre jours, des contrats d’un montant total de 1 milliard de dollars. Ce qui est prometteur quand on sait que les dépenses de leurs voisins du Golfe sont susceptibles d’atteindre, en 2015, entre 100 et 130 milliards de dollars en équipements militaires.

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