Sassou Nguesso : « Le peuple ivoirien s’est prononcé en faveur de Ouattara »
Chute des dictatures arabes, crise en Côte d’Ivoire, élections en RDC, biens mal acquis… Du haut de son quart de siècle au pouvoir (en deux épisodes distincts), le chef de l’État analyse avec flegme les aléas de l’actualité africaine et congolaise. Entretien exclusif.
Denis Sassou Nguesso n’est jamais aussi serein qu’au bord des rives de l’Alima, le fleuve nourricier qui traverse sa terre d’Oyo, et jamais aussi heureux qu’au retour d’une tournée d’inspection au chevet de ses grands travaux. De l’un et de l’autre, il peut parler des heures, énumérer les villages qui l’ont accueilli, compter les ponts et les kilomètres de voies bitumées inaugurés, narrer telle une épopée la progression de l’autoroute Pointe-Noire - Brazzaville, retracer la généalogie de chaque tribu, décortiquer le message de chaque danse traditionnelle, évaluer avec précision le nombre de kilowatts gagnés sur l’obscurité…
Dans un pays qui, à en juger par l’omniprésence des projets lourds de développement, semble enfin décoller après deux décennies de quasi-stagnation, porté par les cours du pétrole et un taux de croissance euphorique à deux chiffres, l’heure pourrait être à l’optimisme raisonné – et au repos mérité du chef.
Pourtant, rien n’est encore acquis. La paix est là, certes, et les forces de l’ordre, tout particulièrement la police, ont beaucoup progressé en professionnalisme et en efficacité. Mais la sécurité ne règne pas encore partout, comme le démontrent de récents incidents résiduels dans la région du Pool. Plus les effets de la manne pétrolière deviennent visibles et palpables, plus les exigences de sa redistribution immédiate se font entendre au sein d’une population volontiers frondeuse et prompte à critiquer les enrichissements sauvages.
Enfin, et surtout, le Congo ne saurait faire abstraction d’un environnement continental éruptif où les crises postélectorales et les révolutions mettent à mal les équilibres politiques quand ils reposent sur des injustices sociales. De tout cela, Denis Sassou Nguesso, 67 ans dont vingt-six au sommet de l’État (en deux épisodes distincts) parle sans détour. Cet entretien a été recueilli le 18 février, dans les jardins de sa résidence d’Oyo.
Lors de l’entretien, le 18 février.
© Vincent Fournier/J.A.
Jeune Afrique : À l’instar de vos pairs d’Afrique francophone, on ne vous a guère entendu à propos de la grande crise ivoirienne – si ce n’est pour exprimer votre "vive préoccupation". Alors soyons clairs : y a-t-il un ou deux présidents en Côte d’Ivoire ?
Denis Sassou Nguesso : Cela fait plus d’une décennie maintenant que le dossier ivoirien est devenu une affaire internationale, avec l’accord de toutes les parties ivoiriennes. Il y a eu des négociations à Marcoussis, Accra, Lomé, Pretoria. La Cedeao [la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest, NDLR], l’Union africaine, l’ONU s’en sont saisies. Moi-même, en 2006, lorsque je présidais l’UA, je me suis rendu à plusieurs reprises à Abidjan. C’est dans ce cadre et à la suite de ce long processus que l’élection présidentielle a eu lieu. Tout le monde a accepté les résultats du premier tour et nous nous attendions à ce que le second mette un terme définitif à la crise en élisant un président. Ce qui a été le cas sur le fond. Il n’y a pas deux chefs de l’État ivoirien, mais un seul. En d’autres termes, ma position est celle de l’UA : le peuple ivoirien s’est prononcé dans sa majorité en faveur d’Alassane Dramane Ouattara, et ce choix démocratique doit être respecté. Cela étant dit, tout doit être fait pour préserver la paix civile, d’où la médiation en cours du panel des chefs d’État.
Êtes-vous favorable à une intervention militaire si les négociations échouaient ?
Cette hypothèse est pour l’instant suspendue aux résultats du panel. S’il échoue, l’Afrique saura ce qu’il y a lieu de faire.
Que pensez-vous des sanctions prises à l’encontre de l’entourage de Laurent Gbagbo ?
Ce n’est pas un phénomène nouveau. Je souhaite simplement que ceux qui en décident les appliquent avec la même vigueur ailleurs qu’en Afrique. Les faits, hélas, ne vont pas dans ce sens.
Quelles leçons tirez-vous des changements de régime en Tunisie, en Égypte et peut-être demain en Libye ?
Tous les peuples ont besoin de liberté, de démocratie et de justice sociale. C’est une leçon qui vaut pour l’Afrique sans doute, mais aussi pour tous les pays du monde, y compris les plus développés.
Chez vous, au Congo, les dirigeants de l’Union panafricaine pour la démocratie sociale [Upads], principal parti de l’opposition, vous ont exhorté à vous inspirer de ces événements pour "décadenasser" la vie politique. Les écoutez-vous ?
Je ne suis pas sûr que des gens qui ont contribué à plonger ce pays dans la nuit noire soient les mieux placés pour donner des conseils de ce genre. En toute hypothèse, des mouvements comme ceux que nous avons observés en Afrique du Nord n’émanent pas des politiciens mais du peuple. Or le peuple congolais a le sens des réalités. Il a connu et payé le prix de la guerre civile. Il est d’autant moins disposé à récidiver que tous les moyens d’expression démocratique sont à sa disposition. Comme vous le savez, les révolutions ne tombent pas du ciel. Elles surviennent quand il n’y a ni espace de liberté, ni élections concurrentielles. Or le Congo est un État de droit, où les partis politiques sont actifs et où les élections arrivent à leur terme.
Ben Ali et Moubarak, deux membres du club des chefs d’État africains, viennent d’être chassés du pouvoir. Éprouvez-vous de la compassion pour eux ?
Je ne sais pas de quel club vous parlez et il n’est pas question de sentiments en la matière. Qu’on le veuille ou non, c’est toujours le peuple qui a le dernier mot, et il faut évidemment l’accepter. Lorsqu’en 1992 j’ai moi-même dû quitter le pouvoir pour le remettre au président élu, Pascal Lissouba, vous ne m’avez pas entendu crier à l’injustice. J’ai souhaité plein succès à mon successeur et je suis rentré chez moi, accompagné par la foule de mes partisans. Puis je me suis retiré à Oyo pendant deux ans, sans pratiquement mettre les pieds à Brazzaville. Cela, tous les Congolais le savent.
Lors du dernier sommet de l’UA, à Addis-Abeba, une résolution a été adoptée demandant que soient suspendues les poursuites engagées par la Cour pénale internationale contre le président soudanais Omar el-Béchir. J’imagine que vous êtes d’accord…
Absolument. J’ai eu à m’occuper, en 2006, du dossier du Darfour et j’ai toujours été très réservé quant à l’opportunité de cette procédure. Il n’est ni sérieux ni responsable de vouloir résoudre cette affaire en s’attaquant ainsi de front aux autorités de Khartoum. À la limite, c’est du sabotage.
En revanche, vous êtes pour le jugement au Sénégal du Tchadien Hissène Habré.
Tout à fait. C’est une décision de l’UA.
Une élection présidentielle vient d’avoir lieu chez votre voisin centrafricain. Votre sentiment ?
Je crois que le processus démocratique s’y est déroulé correctement sous la supervision de la Commission électorale indépendante. La Cour constitutionnelle a proclamé la victoire du président Bozizé. Reste le second tour des législatives. Bien évidemment, les contestations ne manquent pas, comme partout d’ailleurs, y compris en Europe ou aux États-Unis.
Le gros morceau, c’est la République démocratique du Congo, où le scrutin est prévu pour novembre. Êtes-vous inquiet ?
Difficile d’être indifférent. La communauté internationale a déployé de très importants moyens lors de la présidentielle de 2006, qui s’est bien déroulée. Renouvellera-t-elle son concours et à quel niveau ? Je l’ignore pour l’instant. Mais je suis attentif.
À ce propos, l’ancien chef d’état-major de l’aviation de la RD Congo, le général Faustin Munene, qui est recherché depuis plusieurs mois par la justice militaire de son pays, a été interpellé mi-janvier à Pointe-Noire. Kinshasa demande son extradition. La lui accorderez-vous ?
C’est une question délicate à laquelle j’apporterai une réponse claire. Ce n’est pas la première fois que telle ou telle personnalité de la RD Congo traverse le fleuve pour se réfugier chez nous. Ce phénomène existe pratiquement depuis l’indépendance de nos deux pays. À chaque fois, nous les interceptons et nous en informons les autorités de Kinshasa. Reste le problème de l’extradition, sur lequel nous observons depuis plus de quarante ans une position négative de principe. En 1968, souvenez-vous, le chef rebelle Pierre Mulele, ancien ministre de Lumumba, s’était réfugié à Brazzaville à sa sortie des maquis. Le président Mobutu nous avait aussitôt dépêché son ministre des Affaires étrangères muni de toutes les garanties possibles quant au sort qui lui serait réservé. Mulele lui a été remis. Trois jours plus tard, il était exécuté à Kinshasa. Nous nous sommes promis de ne plus jamais nous tromper de la sorte. Cette position est toujours la nôtre aujourd’hui. Elle vaut d’ailleurs aussi pour le chef tribal Odjani de la milice Enyele de l’Équateur, que nous avons arrêté l’an dernier à Impfondo et qui est depuis retenu à Brazzaville.
Selon certaines informations, le président angolais José Eduardo dos Santos vous reprocherait votre manque de fermeté à l’égard des indépendantistes cabindais. Est-ce exact ?
C’est faux. Il peut certes y avoir des méprises, mais nos relations sont bonnes avec tous nos voisins, a fortiori avec l’Angola. Le président dos Santos et le MPLA savent très bien que notre solidarité à leur égard n’a jamais varié depuis l’époque de la lutte anticoloniale, quand Brazzaville leur offrait l’hospitalité.
Vous êtes le président en exercice de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale, la Cemac. Un an et demi après le scandale qui a secoué votre banque centrale commune, seuls trois des 140 responsables et bénéficiaires de ces détournements de fonds sont sous les verrous. Pourquoi cette impunité ?
Toutes les réformes internes de la Beac décidées lors du sommet de Bangui, en janvier 2010, sont réalisées ou en voie de l’être, ce qui n’est pas peu. Vous parlez de l’aspect judiciaire : les enquêtes se poursuivent, rien n’est enterré et des procès auront lieu. Y aura-t-il d’autres arrestations ? Ce n’est pas à moi d’en décider. Mais il n’y a, en tout cas à mon niveau, aucune complaisance.
L’enquête sur les biens mal acquis, qui vous vise avec d’autres, est rouverte depuis novembre 2010 à Paris grâce à un arrêt de la Cour de cassation. Votre ligne de défense a-t-elle changé ?
Non. Je suis simplement étonné qu’une juridiction a priori aussi respectable que celle-là ne dise pas le droit et qu’il y ait une telle divergence de vues entre le procureur général auprès de la Cour de cassation et la cour elle-même. C’est un cas d’école inédit. Il est clair à nos yeux que le plaignant, Transparency International France, n’a aucune qualité pour agir. La Cour de cassation aurait dû se conformer aux procédures pénales françaises et rejeter cette plainte, ainsi que l’avait fait le Tribunal de grande instance. Pour le reste, en ce qui concerne le fond, tout de notre part a déjà été dit : nous n’avons strictement rien à nous reprocher, ni aucune leçon à recevoir.
Deux nouveaux juges d’instruction ont été nommés. Il va bien falloir vous défendre…
Écoutez, je vais être net. Ces magistrats instructeurs vont, je l’imagine, vouloir se transporter à Brazzaville dans le cadre d’une commission rogatoire. Croyez-vous qu’ils seront en mesure de dépasser le seuil de l’aéroport de Maya-Maya, au cas où, bien sûr, ils auraient auparavant obtenu les visas obligatoires pour se rendre au Congo ? Poser la question, c’est y répondre…
En réaction à la réouverture de l’enquête, vos partisans du Parti congolais du travail [PCT] ont appelé à sanctionner la France "dans tous les domaines". C’est une menace ?
Non, c’est une prise de position, laquelle n’émane d’ailleurs pas que du PCT mais de l’ensemble du peuple, qui a été choqué. Si vous voulez en savoir plus, demandez-le-leur. Comme vous le savez, je ne gère plus directement ce parti, la Constitution me l’interdit.
Tout de même, n’avez-vous pas un peu suscité cette réaction ?
Pas du tout, en aucun cas puisqu’elle n’était pas, dans le fond, nécessaire. Mais je ne peux pas empêcher les citoyens de s’indigner.
Votre ancien ministre Mathias Dzon, candidat contre vous à la présidentielle de 2009, a déclaré il y a quelques semaines ne pas être en mesure de circuler librement hors de Brazzaville sans autorisation spéciale. A fortiori de se rendre à l’étranger. Pourquoi cette discrimination ?
Je ne suis pas au courant de cette déclaration et je suis persuadé qu’elle ne repose sur rien. Tout Congolais, sauf s’il est en prison, est libre d’aller et de venir. Ce monsieur serait-il le seul à ne pas être dans ce cas ? Ce n’est pas crédible.
L’enquête de police ouverte à la suite de la manifestation de juillet 2009, dans laquelle Mathias Dzon était impliqué, est donc close…
Évidemment, il n’y a d’ailleurs jamais eu de procédure judiciaire ouverte dans le cadre de cette affaire. Personne n’empêche Dzon de se rendre chez lui, à Gamboma, ou à l’étranger. Ses amis politiques font le tour de l’Europe et reviennent ici sans problème. Un bon conseil : ne prenez pas pour argent comptant tout ce qui se dit.
À l’occasion du cinquantième anniversaire de l’indépendance du Congo, en août dernier, vous avez eu cette phrase : "Le maillon le plus faible de notre action collective est de n’avoir pas pu, au plan économique et social, réaliser l’équivalent du peu que nous avons réussi au plan politique." Bel exercice d’autocritique !
Oui, pourquoi le cacher ? Notre expérience d’étatisation de l’économie s’est soldée par un échec et sa liquidation a eu de lourdes conséquences sur le plan social. La libéralisation qui a suivi n’a pas été une mince affaire et elle n’est d’ailleurs toujours pas achevée. Alors oui, il faut avoir le courage de dire les choses. Mais reconnaissons que si l’État n’était pas intervenu pour doter ce pays d’un minimum d’infrastructures, il n’y aurait rien. En 1960, le Congo ne comptait aucune route bitumée en dehors des villes, 15 mégawatts de puissance électrique installés, une demi-douzaine d’écoles secondaires et une ligne de chemin de fer. Si l’on mettait en parallèle les résultats d’un siècle de colonisation et d’un demi-siècle d’indépendance, la comparaison serait cruelle…
Visite du futur hôtel Alima Palace, à Oyo.
© Vincent Fournier/J.A.
Sans doute. Mais on ne comprend toujours pas pourquoi le septième producteur africain de pétrole – et le quatrième au sud du Sahara – est encore en 2011 un pays pauvre très endetté.
L’endettement dont vous parlez a eu deux causes : la volonté étatique de créer les bases et les infrastructures économiques nécessaires au développement, et l’effondrement des cours du pétrole à la fin du siècle dernier. La conjonction de ces deux phénomènes, dont seul le premier relevait de notre responsabilité, a été désastreuse. Aujourd’hui, ce problème est géré et traité avec le Fonds monétaire international et la Banque mondiale. Si notre taux de croissance est désormais de 10 %, et si les programmes ambitieux se multiplient à travers le pays, c’est bien parce que nous ne sommes pas restés les bras croisés.
On estime à environ dix mille le nombre de ressortissants chinois présents au Congo, ce qui en fait la première communauté étrangère non africaine…
Ah bon ? Je n’ai pas ce chiffre. Pourquoi devrais-je les compter ?
Parce que certains opérateurs économiques congolais commencent à parler de concurrence déloyale.
La plupart des Chinois sont ici dans le cadre de grands projets réalisés par des entreprises chinoises de droit congolais. Il existe certes à la marge un certain nombre de privés, de boutiquiers chinois. Pourquoi les interdire d’activité ? Pourquoi un Chinois, un Français, un Portugais ou un Indien ne pourrait-il pas ouvrir un commerce de proximité ?
Chantier de construction d’une salle omnisport par les Chinois.
© Vincent Fournier/J.A.
On voit mal un Français tenir une quincaillerie au fond de Poto-Poto…
À tort. C’est ainsi que l’on abandonne le terrain à la concurrence.
Au terme de votre mandat, en 2016, la Constitution telle qu’elle existe aujourd’hui vous interdira en principe de vous représenter. Et vous aurez par ailleurs dépassé la limite d’âge pour être candidat, fixée à 70 ans. Que comptez-vous faire ?
Je ne suis pas Dieu. J’ai cinq années pleines de travail devant moi. Je conçois que cette question puisse préoccuper certains. Elle ne m’empêche pas de dormir.
La question demeure donc ouverte…
C’est possible.
Votre succession vous préoccupe-t-elle ?
Nous sommes en démocratie, c’est donc le peuple qui décidera. Mon seul souhait est que ce peuple qui a beaucoup souffert continue de vivre dans la paix et la sécurité, avec les perspectives palpables de développement qui sont plus que jamais à notre portée. En d’autres termes, ce n’est pas ma succession qui m’intéresse, c’est l’avenir du Congo.
Vous êtes, chacun croit le savoir, un haut dignitaire franc-maçon. Mais vous n’en parlez jamais, ce qui nourrit bien des fantasmes. Pourquoi cette discrétion ?
Peu m’importent les fantasmes. C’est une affaire qui relève de ma vie privée, tout comme la religion. Est-ce que je cherche à savoir si vous êtes chrétien, musulman ou bouddhiste ? Cela ne me regarde pas.
Mais vous êtes chef d’État. Vos faits et gestes sont scrutés. Pourquoi ne pas jouer le jeu de la transparence, afin de faire la part du mythe et celle de la réalité ?
Transparence pour qui et pour quoi ? Je vous le répète : c’est strictement privé. Je ne vous retire pas le droit de m’observer. Mais j’ai aussi le droit de ne pas donner suite à votre curiosité.
Votre fils Denis Christel a été nommé en décembre au sein de la direction de la puissante société pétrolière nationale, la SNPC. Vous savez bien que ce type de nomination familiale est toujours critiqué. Peu vous importe ?
Soyons objectifs. Jamais, depuis sa création et jusqu’à aujourd’hui, le directeur général de la SNPC n’a été un membre de ma famille. Réduire toute l’activité de cette société à la simple structure intermédiaire, en l’occurrence la direction aval, que dirige mon fils, relève donc de la mauvaise foi. Mon fils n’est pas le patron de la SNPC, il y occupe une fonction technique. Sauf à refuser aux enfants du président le droit de travailler comme tout Congolais, ce qui serait à la fois abusif et injuste, je ne vois absolument pas où est le problème.
Êtes-vous favorable à ce que vos enfants fassent de la politique ?
Rien a priori ne les en empêche. Mais ce doit être leur choix, pas celui du président.
Vous venez de quitter votre résidence de Mpila, où vous avez vécu au total pendant près de dix-huit ans, pour emménager dans la présidence restaurée du Plateau. Avec un pincement au cœur ?
Oui, un peu. Mpila me manque déjà, comme Oyo me manque quand je n’y suis pas. Je retourne parfois y travailler, les après-midi, dans mon petit bureau encombré, avec au mur ce grand tableau qui m’inspire où figurent les pères historiques du panafricanisme. Tout est resté en place. Mais que voulez-vous, il fallait bien mettre un terme à la confusion entre ma résidence privée et l’État. Les présidents n’ont pas le droit à la nostalgie.
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Propos recueillis à Oyo par François Soudan
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