Mauritanie : grâce présidentielle pour les militants antiesclavagistes

Biram Ould Abeid (à droite) à sa sortie de prison. © D.R

Biram Ould Abeid (à droite) à sa sortie de prison. © D.R

Publié le 22 février 2011 Lecture : 1 minute.

Le 15 février, à l’occasion de la fête célébrant la naissance du Prophète, le président mauritanien, Mohamed Ould Abdelaziz, a gracié six militants de la lutte contre l’esclavage, pratique restée courante dans le pays malgré sa criminalisation par la loi, en août 2007.

Parmi eux, Biram Ould Abeid, président de l’Initiative de résurgence du mouvement abolitionniste (IRA) et chargé de mission auprès de SOS Esclaves. Ce dernier et deux autres militants avaient été condamnés, le 6 janvier, à un an de prison, dont six mois ferme, notamment pour « agression de la police ». Les trois autres graciés avaient écopé quant à eux de six mois de prison avec sursis. Tous avaient été arrêtés en décembre dernier, après s’être rendus, en compagnie d’un commissaire de Nouakchott, dans une maison où deux jeunes filles de 9 ans et 14 ans travaillaient comme domestiques pour plusieurs femmes. La situation aurait ensuite dégénéré entre policiers et militants. Mais ces derniers ont toujours affirmé ne pas avoir agressé les forces de l’ordre.

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Depuis son élection, en juillet 2009, Mohamed Ould Abdelaziz a déjà usé de sa prérogative de grâce à l’occasion de fêtes religieuses, notamment en faveur de détenus impliqués dans des affaires de terrorisme et considérés comme modérés. La mobilisation déclenchée par l’incarcération de Biram Ould Abeid peut en partie expliquer son geste. Pendant la détention du militant, le président du Groupe d’amitié France-Mauritanie à l’Assemblée nationale, l’ancien ministre socialiste Michel Sapin, a transmis une lettre à « Aziz ». L’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l’homme – lié à la Fédération internationale des droits de l’homme – avait, quant à lui, prévu d’envoyer une mission d’observation judiciaire à Nouakchott pour assister au procès en appel, qui devait se tenir le 20 février. 

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