Centrafrique : un boulevard vers le Parlement
Il se pourrait fort qu’au lendemain du second tour des législatives, prévu le 20 mars, le Parlement centrafricain soit à dominante orange, la couleur du Kwa na kwa (KNK « le travail, rien que le travail » en sango).
Sur les 105 candidats – autant que de fauteuils à l’Assemblée – du parti au pouvoir au premier tour, le 23 janvier, 27 l’ont en effet emporté d’emblée et 64 sont en ballottage favorable. Le KNK jouit d’un autre atout en vue de la seconde manche, et il n’est pas négligeable : le boycott de la compétition par l’opposition, annoncé le 15 février.
Réunie au sein du Collectif des forces du changement (CFC), elle réagit à une décision de la Cour constitutionnelle rendue trois jours plus tôt. Saisie par Ange-Félix Patassé, Martin Ziguélé et Émile Gros-Raymond Nakombo, trois candidats du CFC à la présidentielle du 23 janvier – remportée au premier tour par le chef de l’État sortant, François Bozizé –, l’instance a rejeté les recours en annulation qu’ils avaient déposés après avoir dénoncé une série de fraudes. Mais selon les plaignants, la Cour constitutionnelle n’a pas conduit « d’enquête préalable » et a fait preuve d’une « célérité inhabituelle ». Ils concluent à « l’inexistence de toute possibilité de recours juridictionnel impartial » et, dans ces conditions, à la nécessité d’un boycott.
« C’est une décision qui n’a pas de sens car ils ont participé à la compétition », indique Élie Oueifio, secrétaire général du KNK. Mais pour Martin Ziguélé, arrivé en troisième position à la présidentielle avec 6,46 % des voix, participer au scrutin était la seule issue pour éviter le reproche « d’avoir fui les élections ». « Maintenant que la preuve est apportée que le jeu est faussé, c’est une question de responsabilité politique que d’en sortir », poursuit-il. En prenant le risque d’une marginalisation politique ? Et de promettre : « Nous continuerons notre travail de sensibilisation de la population. »
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