Jonathan bat campagne
Hantise des attentats, courroux des alliés… La campagne pour la présidentielle du 9 avril n’est pas un long fleuve tranquille pour Goodluck Jonathan, candidat pour un nouveau mandat à la tête du pays. Le 17 février, il s’est rendu à Jos, principale ville de l’État de Plateau, mais l’atmosphère n’était pas à la fête : on garde ici encore en mémoire les 86 morts de la série d’attentats perpétrés la veille de Noël, l’année dernière, et revendiqués par un groupuscule de la secte Boko Haram. Les militants du Parti démocratique populaire (PDP, au pouvoir) rêvaient d’une cité aux allures de kermesse, ils ont dû se résoudre à tenir meeting dans une ville fantôme, administrations, commerces, écoles et habitations ayant été sommés de maintenir leurs portes closes dès la veille.
Dans cette ville qui cristallise toutes les tensions (entre ethnies, entre chrétiens et musulmans, entre nomades et sédentaires, entre agriculteurs et éleveurs), au moins 16 unités spécialisées dans l’antiterrorisme et le déminage ont été déployées. Si ces mesures sont jugées excessives – notamment par l’opposition, qui reproche au parti au pouvoir de gaspiller l’argent du contribuable –, Goodluck Jonathan les estime nécessaires. Il veut éviter la réédition de l’épisode du 12 février à Port Harcourt, où 20 personnes sont mortes piétinées lors d’un meeting dans un stade de la ville. Goodluck Jonathan sait aussi qu’il n’a plus droit à l’erreur, d’autant qu’il n’est toujours pas parvenu à éteindre l’incendie allumé dans son propre camp.
En campagne le 9 février à Ibadan, fief yorouba qui lui était en principe acquis, il s’était mis à dos la population en déclarant que le PDP mettrait tout en œuvre pour « déloger du Sud-Ouest les gouverneurs délinquants ». Goodluck Jonathan faisait allusion aux quatre gouverneurs de l’opposition qui avaient décroché leur siège après une action en justice pour fraudes contre le PDP, après les élections de 2007.
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