Le Crif sort ses griffes

Publié le 14 février 2011 Lecture : 1 minute.

Un millier de personnes ont, le 9 février à Paris, participé au dîner annuel du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), sorte de rituel politico-mondain en vogue depuis un bon quart de siècle. Née en 1943 au sein de la Résistance française à l’occupant nazi, l’institution jouit au sein de la société française d’une indiscutable force symbolique – que sa contribution à l’interdiction d’un débat sur le Proche-Orient autour de Stéphane Hessel, le 18 janvier à l’École normale supérieure, ne contribuera pas à accroître.

La veille avait paru chez Robert Laffont la première monographie à lui être consacrée*. Le Crif regroupe 64 organisations représentant les 500 000 juifs de France. Très discret quarante ans durant, il ne s’est imposé comme un acteur incontournable de la lutte contre l’antisémitisme, sa mission première, qu’au cours des années 1980. Les années 2000, explique l’auteur, ont été marquées par un net glissement à droite du Crif. Par mimétisme, sans doute, avec les scènes politiques française et, surtout, israélienne. De solidaire du peuple israélien, le Conseil est devenu le soutien inconditionnel des choix de son gouvernement. Il s’apparente aujourd’hui à un lobby, dont il n’a pourtant ni les moyens ni l’efficacité.

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* Le Crif, de la résistance juive à la tentation du lobby, de 1943 à nos jours, par Samuel Ghiles-Meilhac, Robert Laffont, 352 pages, 21 euros.

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