La confiance règne…

Publié le 14 février 2011 Lecture : 1 minute.

Par un communiqué lapidaire daté du 31 janvier, l’agence de presse du sultanat d’Oman a annoncé le démantèlement d’une cellule d’espions – 16 ou 17 agents – à la solde des services de renseignements émiratis. Le gouvernement des Émirats arabes unis a, sans surprise, aussitôt démenti et promis d’aider Mascate à identifier ceux qui cherchent à semer la zizanie entre les deux pays amis.

Oman occupe une position particulière au sein du Conseil de coopération du Golfe (CCG), où ses partenaires arabes le regardent avec méfiance du fait de ses relations étroites avec l’Iran. Mascate aide en effet depuis longtemps les contrebandiers iraniens à contourner les sanctions économiques internationales qui frappent Téhéran. Aujourd’hui, la coopération énergétique (pétrole et gaz) entre les deux pays – qui contrôlent le stratégique détroit d’Ormuz – ne cesse de s’intensifier. En outre, le 5 février, quelques jours après l’annonce du démantèlement de la cellule d’espions, un nouveau cycle de pourparlers militaires entre Téhéran et Mascate démarrait. Enfin, Oman a contribué à la libération par l’Iran d’une Américaine, accusée avec deux compatriotes d’être entrée illégalement sur son territoire – leur procès s’est ouvert le 6 février. La succession du sultan Qabous Ibn Saïd Al Bu Saïd, 70 ans, a aussi pu susciter la curiosité des services secrets émiratis.

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« Tous les pays du Golfe s’espionnent les uns les autres, et tout le monde le sait, estime Théodore Karasik, directeur de recherche à l’Institut d’analyse militaire pour le Proche-Orient et le Golfe (Inegma), à Dubaï. Que s’est-il réellement passé cette fois et quel intérêt Oman a-t-il d’en faire état deux mois après les interpellations ? Impressionner les Omanais ? Envoyer un gage de loyauté à Téhéran ? Tout cela est très mystérieux, et risque de le ­rester… » 

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