Arabie saoudite : aux urnes, citoyennes !

Des cybermilitantes saoudiennes lancent sur Facebook une campagne en faveur du droit de vote des femmes au scrutin municipal d’octobre 2011.

Des femmes lors d’un symposium organisé à Jeddah pour les jeunes entrepreneuses. © Amer Hilabi / AFP

Des femmes lors d’un symposium organisé à Jeddah pour les jeunes entrepreneuses. © Amer Hilabi / AFP

Publié le 25 février 2011 Lecture : 1 minute.

S’il est un pays où les droits des femmes sont réduits à la portion congrue, c’est bien l’Arabie saoudite. Qu’à cela ne tienne ! Des cybermilitantes ont lancé, le 16 janvier, sur Facebook, une campagne intitulée « Mon pays » qui prône la participation des femmes au scrutin local d’octobre 2011. Ces élections doivent désigner la moitié des membres des conseils municipaux (l’autre moitié étant nommée) – si elles ont lieu, car elles ont déjà été reportées une première fois en mai 2009. Trois semaines après son lancement, la pétition avait recueilli 3 500 signatures.

Depuis plusieurs semaines, le gouvernement mène des consultations officieuses avec les présidents des conseils municipaux sur la question du droit de vote des femmes. Mais les activistes s’insurgent. Rejetée aux municipales de 2005 – tout premier scrutin local organisé à l’échelle du royaume –, cette participation leur avait été promise pour 2009. En octobre dernier, le ministre des Affaires municipales et rurales, le prince Mansour Ibn Mitab, avait déclaré ne pas s’opposer à une participation des femmes. Le maire de La Mecque, lui, se dit favorable à ce qu’elles aient le droit de voter mais pas de se présenter.

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Le combat est cependant symbolique, car les conseils n’ont qu’un rôle consultatif. Par conséquent, « beaucoup de femmes cherchent avant tout à promouvoir leur insertion dans la vie économique et à renégocier au quotidien les règles régissant leur place dans l’espace public », estime la chercheuse Amélie Le Renard, spécialiste de la question féminine en Arabie saoudite. Plusieurs femmes ont ainsi réussi à entrer dans les chambres de commerce, devenues parfois des forums de discussion démocratique. « Notre objectif n’est pas de remporter les élections, confirme la cyber­militante Hatoun al-Fassi, mais d’être les égales des hommes »… dans un royaume sans Constitution ni députés élus. 

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