Médias ivoiriens en coupe réglée

Les membres du Conseil national de la presse ont tous été limogés par l’équipe de Laurent Gbagbo.

Publié le 14 février 2011 Lecture : 1 minute.

Coup de balai chez le gendarme de la presse. Le 4 février, le ministre de la Communication de Laurent Gbagbo, Ouattara Gnonzié, a limogé les membres du Conseil national de la presse (CNP). À sa tête, Eugène Dié Kacou, dont le mandat de trois ans – commencé en 2009 – était normalement irrévocable. Cela n’aura pas suffi.

En décembre, le CNP s’était publiquement opposé à la présidence, qui souhaitait faire interdire les journaux d’opposition. Sans oser aller jusqu’à l’accuser de collusion avec le camp Ouattara, le camp Gbagbo trouvait Dié Kacou peu fiable (en l’occurrence neutre et indépendant). À l’inverse, le Conseil national de la communication audiovisuelle (CNCA), dirigé par Franck Anderson Kouassi, avait été plusieurs fois critiqué par l’association Reporters sans frontières (RSF) pour avoir permis à la télévision et à la radio nationales de faire une propagande outrancière pour le président sortant. Anderson Kouassi avait lui-même été l’un des premiers visés par les sanctions de l’Union européenne.

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À la tête du nouveau CNP, le journaliste Deby Dalli, proche de la présidence. Le CNP qui s’est aussitôt engagé « à ne pas décevoir Laurent Gbagbo ».

Dans le Nord, sous contrôle des Forces nouvelles (FN), la situation est également compliquée. Les journalistes des organes proches de Gbagbo sont dans l’impossibilité d’exercer leur métier.

Enfin, Sanogo Aboubakar et Kangbé Yayoro Charles Lopez, deux journalistes de TV Notre Patrie, la chaîne de télévision des FN, ont été arrêtés le 28 janvier, à Abidjan. Ils sont accusés de rébellion et d’atteinte à la sûreté nationale. Quant à la radio onusienne Onuci FM, elle s’est vu retirer son autorisation d’émettre, le 9 février.

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