Pétrodollars libyens pour Monopoly diplomatique
Pour accroître son influence diplomatique en Afrique et dans le reste du monde, la Libye n’hésite pas à user et abuser de ses pétrodollars. Tout cela est connu. Mais ce qui l’est moins – le coût exact de cette stratégie – vient d’être révélé par un document dont l’agence de presse Reuters s’est procuré la copie.
Ce document, qui émane du ministère libyen des Affaires étrangères, indique que le pays a alloué quelque 2,1 milliards de dollars (1,6 milliard d’euros) de prêts à une trentaine de pays, parmi lesquels vingt États africains. Ni les dates auxquelles ces prêts ont été accordés ni leurs échéances ne sont mentionnées, mais le document précise qu’au 31 décembre 2009 les créances de Tripoli s’élevaient à un peu plus de 3 milliards de dollars, intérêts compris.
Le Soudan voisin est en tête des États débiteurs, avec environ 1,3 milliard de dollars. Un montant qui ne représente toutefois qu’une infime partie de la colossale dette extérieure de ce pays en cours de scission, estimée à environ 40 milliards de dollars. Citant le secrétaire d’État libyen aux Finances, Reuters indique que Tripoli envisage d’effacer cette ardoise, les futurs États du Nord-Soudan et du Sud-Soudan ne pouvant rembourser cette dette dans un avenir proche.
Autres grands débiteurs africains : l’Éthiopie et le Mozambique, qui doivent respectivement 249 millions et 211 millions de dollars à la Libye. Figurent également sur la liste Madagascar (80 millions), le Mali (66 millions), la Guinée (42 millions), le Niger (34 millions) ou le Burkina Faso (9 millions).
En dehors du continent, la Pologne, la Hongrie, le Pakistan, l’ex-Yougoslavie, Cuba et le Nicaragua doivent plus de 300 millions de dollars à la Libye. Dans ces trois derniers pays, les prêts de Tripoli avaient pour but de soutenir des gouvernements qui sont ou étaient hostiles aux États-Unis.
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