Katanga : melting-(jack)pot d’expatriés

Ils étaient 30 000 en 1960, un peu plus de un millier aujourd’hui. Si les ressortissants européens sont désormais peu nombreux dans la province, la plupart y ont de gros intérêts. Et d’autres nationalités les rejoignent.

Publié le 17 février 2011 Lecture : 2 minutes.

Katanga : nouvel eldorado du cuivre
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Katanga : nouvel eldorado du cuivre

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Belges, Grecs, Italiens, Portugais… Ils étaient quelque 30 000 dans la province en 1960. Aujourd’hui, les ressortissants européens, descendants d’ex-cadres de l’Union minière du Haut-Katanga et de la Gécamines ou de familles de colons, sont environ 1 300, concentrés à Lubumbashi, Likasi et Kolwezi. Parmi eux, quelques entrepreneurs de premier plan.

En tête des Belges, le groupe George Forrest International, né de l’Entreprise générale Malta Forrest (EGMF, créée dans le Katanga en 1922), est de loin le plus diversifié (BTP, mines, agrobusiness, ciment, banque…). Il est suivi de Number One (élevage, abattoir, charcuterie et catering), de Demimpex Afrique (distribution automobile) et d’une kyrielle de PME. Les principaux représentants de la communauté italienne sont Edile Construction et Scorpion (transports), et les Grecs restent présents à travers Psaromatis (supermarchés, commerce de gros, distribution de carburant, agroalimentaire), Evangelatos (ferme agricole et import-export) et Relacom (biscuiterie).

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Au fil des ans, d’autres nationalités sont venues occuper la place laissée vacante par les Européens qui ont fui les troubles qu’a connus la province après l’indépendance. Certaines ont consolidé leurs positions, en particulier les Indiens, principalement des Ismaéliens, qui, dès l’époque coloniale, ont prospéré dans l’import-export. Cette communauté, grossie depuis les années 1990 de nouveaux arrivants, hindous ou musulmans, occupe de solides positions dans le commerce de gros, la distribution (supermarchés Jambo Mart et Ma Maison), la banque, les mines et l’industrie légère.

Arrivés dans les années 1970 et 1980, les Libanais ont quant à eux d’abord fait fortune dans le commerce de diamants avec le Kasaï. Aujourd’hui, ils sont actifs dans le commerce général (textile, électroménager…), l’industrie légère et le secteur minier.

Sud-Africains, la nouvelle génération

Après les Ouest-Africains et les Zambiens, pour la plupart petits commerçants ou transporteurs installés depuis longtemps dans le Katanga, la nouvelle génération de ressortissants du continent est surtout constituée de Sud-Africains (mines, BTP, transports et agriculture). Le minier Amari Holdings, par exemple, projette la construction de Luano City, un grand complexe intégré sur 380 ha (logements, bureaux, écoles, commerces, loisirs), aux abords de l’aéroport international de la Luano, à Lubumbashi.

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Arrivés plus récemment, les Chinois opèrent quant à eux principalement dans les mines et le BTP, où règne la puissante China Railway Engineering Corporation, et font une percée dans la restauration.

Côté nouveaux « expats » occidentaux, Américains, Australiens et Canadiens dominent. Ils ont amené dans leur sillage des Philippins, des Indonésiens et des Péruviens pour construire mines et usines. Les Britanniques font leur apparition avec le groupe Lonrho, chargé de la réhabilitation et de la gestion du Grand Karavia Hôtel, un cinq-­étoiles lushois qui a rouvert ses portes en juin 2010.

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Enfin, de nouvelles PME belges devraient s’implanter dans la province pour sceller des partenariats avec leurs homologues congolais dans la sous-traitance minière.

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