Hama, arbitre du duel Issoufou-Seini

Pour qui va voter Hama Amadou ? C’est l’un des principaux enjeux du second tour de la présidentielle, prévu le 12 mars.

Christophe Boisbouvier

Publié le 6 février 2011 Lecture : 1 minute.

L’ancien Premier ministre a le choix entre Mahamadou Issoufou – arrivé en tête, selon les résultats provisoires du premier tour du 31 janvier, avec quelque 36 % des suffrages exprimés – et Seini Oumarou – qui s’est hissé à la deuxième place avec 23,2 % des voix. Fort de ses 19,8 %, Hama est donc en position d’arbitre.

Trois autres candidats pèseront aussi sur la victoire finale : Mahamane Ousmane, qui pointe à 8,4 %, et Cheiffou Amadou et Moussa Djermakoye, qui sont presque ex æquo avec quelque 4 % chacun.

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Pour Hama, le choix n’est pas simple. Le 25 janvier, quelques jours avant le premier tour, il s’est allié avec Seini et Ousmane pour battre Issoufou. Conformément à cet accord, il devrait donc appeler à voter Seini au second tour. Mais beaucoup de ses militants ne sont pas d’accord. « C’est une alliance contre-nature », disent-ils. Après avoir lutté contre le tazartché – ce bonus de trois ans que l’ex-président Tandja avait tenté de s’octroyer en 2009 –, ils n’ont pas du tout envie de voter pour Seini, l’héritier de Tandja, et se sentent beaucoup plus proches d’Issoufou.

Dans la sous-région, plusieurs chefs d’État grincent aussi des dents. Si Seini gagne, ils redoutent que Tandja soit libéré et reprenne la main. Du coup, depuis quelques jours, le Nigérian Goodluck Jonathan, le Burkinabè Blaise Compaoré et le Guinéen Alpha Condé parlent beaucoup avec Hama Amadou… Quant à la junte au pouvoir à Niamey, officiellement, elle est neutre. Mais, en privé, elle penche nettement pour Issoufou. « Si Seini passe, on aura fait un coup d’État pour rien », confie un proche du général Salou Djibo – en référence au putsch anti-Tandja de février 2010.

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